Les investisseurs allemands redoutent 2007

La tendance se confirme. L'indice Zew, qui prend chaque mois le pouls des investisseurs allemands, a reculé en octobre à un plus bas depuis mars 1993, à -27,4 contre -22,2 le mois précédent. Les économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg s'attendaient à à une amélioration de l'indice à -20. Après une croissance attendue aux alentours de 2,2% cette année, l'Allemagne devrait en effet connaître un net ralentissement l'an prochain, avec une croissance proche de 1% seulement. Deux raisons à cela. D'une part la hausse des taux d'intérêt de la Banque centrale européenne (BCE): après cinq tours de vis d'un quart de point depuis depuis dix mois à 3,25%, la BCE s'apprête à relever ses taux une nouvelle fois en décembre. Lors de la dernière réunion monétaire le 13 octobre, Jean-Claude Trichet a clairement indiqué qu'il n'allait pas contredire les attentes des marchés en ce sens. Cette hausse de taux supplémentaire risque de peser un peu plus sur une croissance européenne somme toute fragile. La présidente du Medef, Laurence Parisot, a d'ailleurs déclaré à ce sujet ce matin avoir "du mal à comprendre" l'évolution des taux d'intérêt en zone euro, étant donné que l'inflation semble demeurer "sous contrôle".Autre sujet d'inquiétude propre à l'Allemagne cette fois-ci, mais qui ne manquera pas d'avoir de fortes incidences sur ses partenaires commerciaux,en premier lieu la France, la chancellière allemande a décidé de relever de 3 points à 19% le taux de TVA en 2007. Destiné à reduire le déficit, cette mesure devrait jeter un violent coup de froid sur la consommation allemande. "Alors que les attentes ont atteint un plus bas depuis l'après réunification, à -27,4 contre -22,2 le mois précédent, la perception des conditions actuelles a grimpé à un niveau proche de l'euphorie de 2000, à 42,9 contre 38,9 en septembre", note Dominic Bryant, chez BNP Paribas. Résultat, la BCE devrait avoir du mal à justifier une politique monétaire encore plus restrictive l'an prochain, au vu du déclin annoncé de la première économie européenne. Toutefois, note Dominic Bryant, la BCE porte toujours plus d'attention aux données réelles qu'aux enquêtes de conjoncture comme celle-ci. Il ne faut donc pas s'attendre selon l'économiste à un assouplissement de la politique monétaire avant le troisième trimestre 2007.
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