Musique et mobilité : un cocktail explosif

Par latribune.fr  |   |  491  mots
A parcourir les allées du Midem, Marché international du disque et de l'édition musicale, qui s'est déroulé cette semaine à Cannes, à écouter les conférences du MidemNet, la question semble tranchée : le baladeur numérique musical de demain sera un téléphone mobile.

Il y a un an, malgré les projections en fanfare des opérateurs mobiles, on pouvait encore douter de la capacité d'un mobile à rivaliser avec l'ergonomie du si joli iPod d'Apple. Mais les derniers modèles de "music phones", le Rocker de Motorola, le Walkman de Sony-Ericsson ... commencent à être convaincants.

Opérateurs télécoms, éditeurs de services mobiles et équipementiers rivalisent de trouvailles pour rendre la discothèque personnelle transportable, disponible à tout moment et sur tous les écrans. Par exemple, l'un des derniers modèles de Motorola communique directement avec le lecteur audio-numérique d'une superbe décapotable, qui trônait au milieu du stand du fabricant américain au Midem. Entrez dans l'automobile, sortez votre mobile de votre poche, posez le à proximité du levier de vitesse : votre musique, enregistrée dans le portable, est immédiatement disponible, via une liaison Bluetooth (sans fil) sur le lecteur du véhicule dont les touches permettent de naviguer entre les titres, d'augmenter le volume...

Autre fonction d'avenir de ces baladeurs communicants : la reconnaissance à la volée d'une musique, entendue sur une radio, dans un magasin... au gré de ses déplacements. L'air vous plaît : votre portable se connecte à une base de données, vous adresse le nom du titre par SMS, vous propose de l'acheter sans délai et le télécharge dans sa mémoire...Il n'y a plus qu'à mettre son casque et à continuer la ballade en chantant.

Les opérateurs mobiles comme Vodafone (via SFR en France) sont aussi en train de révolutionner la radio, en proposant des flux musicaux, par genre, qui s'adaptent peu à peu au goût de l'abonné : à chaque morceau proposé, il suffit de pianoter "J'aime" ou "J'aime pas" et le flux affine ses propositions. Le mobile semble même capable d'apprivoiser le peer-to-peer, cauchemar des producteurs de musique, qui voient leur musique s'échanger gratuitement sur le réseau Internet. Des start-up développent des technologies grâce auxquelles on peut rechercher un titre sur un réseau ouvert de peer-to-peer, type eDonkey, Gnutella. Proposé à l'achat sur mobile, le titre peut ensuite être adressé à ses amis, qui l'acceptent ou pas, moyennant paiement.

Avec ces systèmes, le vieux modèle de commercialisation des célèbres Tupperware pourrait même connaître un renouveau sous l'appellation plus tendance de "super ou hyperdistribution". Plus un abonné génère d'échanges et plus ses contacts achètent de titres et génèrent à leur tour de nouveaux contacts, plus il bénéficie de tarifs bas, de bonus...

Bref, le cocktail lecteur de musique et appareil communicant semble promis à un avenir radieux. D'autant que l'achat d'un terminal subventionné par un opérateur permet de faire l'économie d'un baladeur numérique. Après un accord sans lendemain avec Motorola, il est temps pour Apple de faire évoluer l'iPod vers l'univers de la téléphonie mobile, sous peine de céder du terrain.