Mark Hurd, PDG d'HP, s'expliquera vendredi sur le scandale d'espionnage

Par latribune.fr  |   |  509  mots
Après Patricia Dunn, qui devra quitter en janvier prochain son poste de présidente du conseil d'administration, c'est Mark Hurd, PDG d'HP, qui est mis en cause par la presse dans l'affaire d'espionnage qui fait chaque jour l'actualité. Conséquence, il va tenir une conférence de presse "de crise" demain.

Sur la sellette, Mark Hurd monte au créneau pour défendre sa position. Le PDG du constructeur informatique américain tiendra vendredi une conférence de presse sur l'affaire d'espionnage illégal qui handicape actuellement l'entreprise. "Mark Hurd exposera les sanctions prises par HP pour régler cette affaire", précise le communiqué de la société. Il faut dire que ce scandale est devenu un feuilleton à rebondissement.

Jusqu'à présent, c'est Patricia Dunn, la présidente du conseil d'administration du groupe, qui en avait fait les frais. Sanctionnée le 12 septembre dernier par le conseil, elle devra quitter sa fonction le 18 janvier prochain. Elle conservera toutefois un poste d'administrateur. Patricia Dunn a en effet reconnu qu'elle avait chargé des détectives privés d'enquêter pour trouver l'auteur de fuites dans la presse sur les délibérations du conseil d'administration lors du limogeage de l'ancien PDG, Carly Fiorina, en février 2005. Mais Patricia Dunn a affirmé qu'elle ne connaissait pas les pratiques des détectives privés qui ont usurpé des identités pour obtenir auprès des opérateurs de télécoms des relevés téléphoniques des appels d'administrateurs et de journalistes sur qui ils ont enquêté. Patricia Dunn devra témoigner sur cette affaire devant le Congrès le 28 septembre prochain. Elle déposera devant la Commission sur l'énergie et le commerce de la Chambre des représentants.

Aujourd'hui, l'étau se resserre autour du PDG, Mark Hurd. Le Wall Street Journal et le New York Times, dont des journalistes ont été espionnés, font référence à des mails internes d'HP, et révèlent dans leur édition du jour que Mark Hurd aurait lui aussi participé activement à cette affaire d'espionnage. Le PDG d'HP aurait en effet, selon les deux quotidiens américains, désigné les administrateurs qu'il fallait surveiller. Autre indication que finalement toute la direction aurait bien été au courant des moyens employés pour mener cette enquête illégale. Le New York Times enfonce le clou et affirme dans son édition de jeudi que certains responsables de HP craignaient dès janvier que l'enquête du groupe ne suscite des problèmes légaux.

Bref, le ciel s'assombrit pour Mark Hurd, qui depuis son arrivée, il y a un an et demi, a bien redressé la société, qui était mal en point il y a trois ans. Ainsi HP a enregistré au troisième trimestre de son exercice 2005-2006 (clos fin juillet) de très bons résultats. Sa division PC a notamment retrouvé le chemin de la croissance.

Dans le cadre de cette affaire d'espionnage, HP doit aussi s'expliquer devant les autorités judiciaires de Californie, sa juridiction, ainsi que devant les autorités fédérales, et l'affaire est également suivie de près par la SEC, le gendarme de la Bourse aux États-Unis.

Ce scandale inquiète les investisseurs, qui se demandent si Mark Hurd risque sa place. L'action HP était en baisse de 4,35% à 35,18 dollars à 18 heures, heure française.