"Les rapprochements dans le secteur de l'énergie ne font que commencer"

Par latribune.fr  |   |  451  mots
Pour Dimitri Willems, gérant du fonds ING Invest Energy, la consolidation du secteur de l'énergie ne fait que commencer, alors que des offres de fusions et d'acquisitions concernent actuellement Endesa, E.ON, Gas Natural, Suez, Gaz de France ou encore Enel. Le gérant estime que le mouvement pourrait continuer encore deux ou trois ans. Ce qui est très favorable aux actions.

latribune.fr - Les mouvements de rapprochement auxquels on assiste dans le secteur de l'énergie, avec notamment Suez et Gaz de France, vous semblent-ils positifs pour le secteur?

Dimitri Willems - D'un point de vue boursier, c'est une très bonne chose. Le secteur de l'énergie avait déjà bien progressé en Bourse l'an dernier. Or, au début de l'année, il était encore difficile de croire à une nouvelle progression de ce secteur des "utilities" et de l'énergie en Bourse. A présent, avec la série d'annonces de fusions et d'acquisitions - E.ON sur Endesa, GDF sur Suez - on assiste à un renouveau boursier du secteur.

Enel, qui s'est dit intéressé par Suez, serait-il susceptible de trouver une autre cible, si la fusion entre Suez et GDF se concrétisait?

L'Italien Enel continuera d'être actif dans le domaine des fusions et acquisitions, comme il l'a d'ailleurs indiqué. En effet, la croissance du groupe est limitée en Italie par des restrictions légales. Le groupe aura donc à trouver de nouvelles opportunités de croissance par voie d'acquisition.

Comment expliquer cette série de rapprochements et d'offres aujourd'hui?

Cette situation illustre une inquiétude généralisée au sujet de la production d'énergie. L'année dernière, en fin d'année, l'épisode opposant le géant russe Gazprom à l'Ukraine a montré la dépendance des groupes et de l'Europe dans le secteur de l'énergie vis-à-vis de quelques gros producteurs de gaz. La leçon qui en a été tirée est que grossir est le seul moyen d'obtenir une meilleure force de négociation dans ce secteur.

Les fusions dans l'énergie vont-elles donc continuer?

Nous ne sommes qu'au début de cette période de rapprochements. Tout d'abord parce qu'il reste de nombreuses incertitudes quant à la réussite des offres actuelles. E.ON, qui a lancé une contre-offre sur l'Espagnol Endesa, pourrait avoir des difficultés à faire accepter son projet auprès des autorités de la concurrence. Par ailleurs, les autres groupes qui se verront isolés après les grandes fusions seront eux aussi forcé de prendre des mesures pour se développer... Les rapprochements seront également favorisés par l'ouverture du marché européen de l'énergie, qui verra arriver de nouveaux acteurs.

En Bourse, le secteur dépendra uniquement de cette ébullition?

Si les fusions et acquisitions vont persister encore deux ou trois ans, le sous secteur de la génération électrique peut encore profiter d'une très forte capacité d'augmentation des prix. Ce sont donc à la fois les fusions et la possibilité de croissance des tarifs qui soutiennent les titres en Bourse.