La Russie détiendrait près de 7% d'EADS

Par latribune.fr  |   |  439  mots
La banque publique russe, Vnerchtorgbank, détiendrait entre 6 et 7% du capital du groupe aéronautique européen. De son côté, l'Etat allemand étudie le rachat de la participation de 7,5% que veut céder DaimlerChrysler. Une prise de participation directe des Länder, les Etats-régions, est même envisagée.

Les grandes manoeuvres se poursuivent dans le capital d'EADS. Alors qu'hier, la chancelière allemande Angela Merkel a confirmé que l'Allemagne était prête à racheter les 7,5% d'EADS que le constructeur automobile DaimlerChrysler veut céder, les Russes, quant à eux, continueraient leur discrète ascension dans le capital du constructeur aéronautique européen.

D'après Les Echos, Moscou serait monté à près de 7 % dans le capital d'EADS, par le biais de la banque publique Vnechtorgbank. Il se murmurait ces derniers jours que les Russes étaient effectivement enntrain de ramasser des titres EADS en bourse à la faveur de la poursuite de l'érosion du titre. L'Etat russe avancerait ainsi ses pions dans le capital du constructeur aéronautique et de défense européen, tandis qu'il avait déjà pris une participation de 5% fin août. La Russie avait d'ailleurs indiqué en septembre dernier qu'elle envisageait même d'atteindre une minorité de blocage au sein du constructeur. Les Russes n'ont en effet pas caché leur souhait de devenir un actionnaire stratégique d'EADS.

Cette montée en puissance des Russes dans EADS intervient alors que le groupe traverse une crise sans précédent. Confronté aux lourds retards de livraisons du programme A380 de sa filiale Airbus, EADS a annoncé il y a trois jours un vaste plan de réorganisation au sein de l'avionneur européen, plaçant à sa tête Louis Gallois, coprésident d'EADS.

Du coup, l'ascension de Moscou dans le capital d'EADS n'est pas non plus pour rassurer les actionnaires d'EADS, inquiets pour les emplois en France et en Allemagne.

L'Allemagne a d'ailleurs confirmé sa volonté de se renforcer elle aussi dans le capital d'EADS (voir ci-contre). La chancelière allemande Angela Merkel a ainsi confirmé que Berlin envisageait d'acquérir une participation dans EADS. Deux Länder, les Etats-régions allemands, ceux de Hambourg et de la Basse-Saxe, n'excluaient pas d'en faire autant.

Ce matin, Christian Wulff, le ministre-président du Land allemand de Basse-Saxe, qui abrite cinq sites Airbus, a d'ailleurs déclaré qu'il n'excluait pas que les 16 Länder allemands prennent une participation dans le groupe EADS, maison-mère de l'avionneur en difficulté. "Nous pouvons soutenir l'entreprise, et notamment sa branche militaire, avec de grosses commandes publiques", a déclaré Christian Wulff à la radio allemande ARD. "Et nous n'excluons pas non plus une prise de participation. A travers le gouvernement fédéral, via la banque de développement KfW, publique, à travers les différents Etats. Et pas seulement les Etats concernés, mais tous, avec leurs institutions publiques", a-t-il ajouté.

En Bourse, EADS termine la séance vendredi en baisse de 0,61% à 21,24 euros.