"Il faut à Peugeot un président qui joue la rupture"

Latribune.fr.- Avez-vous été surpris par l'annonce du départ de Jean-Martin Folz de la présidence de Peugeot?Jean-Marc Dutu.- Cette annonce a pris tout le monde de court. Elle est d'autant plus surprenante que Jean-Martin Folz arrivait à la fin de son mandat. En outre, il doit s'exprimer fin septembre sur la stratégie du groupe. Mais il semble que Jean-Martin Folz ait choisi d'annoncer son départ lui-même, avant que le marché ne l'apprenne par un autre biais. En ce qui concerne les raisons de ce départ, il apparaît qu'elles sont liées à dissensions entre Jean-Martin Folz et la famille actionnaire, sans doute lassée par trois années difficiles pour le groupe.Quel est l'impact de ce départ pour Peugeot?Il est difficile de dire quel sera l'impact tant qu'on ne connaît pas le nom du remplaçant de Jean-Martin Folz. Toutefois, il est clair que si son successeur est quelqu'un de chez Peugeot, cela aura pour avantage qu'il connaîtra bien l'entreprise, malgré le peu de temps qui lui sera accordé pour prendre la suite de Jean-Martin Folz. Mais le marché attend davantage une rupture par rapport à la stratégie précédente. En effet, si au début, Jean-Martin Folz a fort bien géré le groupe, depuis 18 mois, Peugeot a lancé trois profit-warnings, ce qui plaide pour un nouveau président avec une méthode plus adéquate. Le marché attend ainsi une rupture pour montrer qu'une nouvelle ère commence, avec un président venu de l'extérieur.Y a-t-il déjà des noms de remplaçants qui circulent?A l'intérieur du groupe, on parle de Gilles Michel, directeur des plates-formes et achats, et de Robert Peugeot, directeur de l'innovation. Mais aucune hypothèse n'est émise pour un successeur venu de l'extérieur. En tout cas, le nouveau président devra prendre ses fonctions au premier trimestre 2007.Comment expliquer la baisse de performance de Peugeot sous la présidence de Jean-Martin Folz?Dans un premier temps, la stratégie de Jean-Martin Folz était positive car elle a permis de mettre en place une plate-forme commune sur ses deux marques, Peugeot et Citroën. En effet, le groupe avait au départ de grosses économies de coûts à réaliser en gérant ses deux marques avec une plate-forme commune. Mais depuis 2002, on est arrivé au bout de cette logique. Il était nécessaire de passer à une autre étape, comme celle des volumes. Or, Peugeot est trop centré sur le marché français et ne bénéficie par d'effets volumes au niveau international, contrairement aux autres grands groupes mondiaux. En outre, Peugeot a beaucoup travaillé sur les bas de gamme. Or dans le secteur, les marges sont plus faibles et la concurrence est féroce. Jean-Martin Folz n'a pas non plus cru aux 4X4 et a manqué ce virage.Qu'attendez-vous d'une rupture?Un président qui s'inscrirait dans la rupture par rapport à la stratégie de Jean-Martin Folz irait plus à l'international. Il pourrait réaliser une opération à l'étranger. En outre, on peut se demander s'il y a une logique à conserver 71% de l'équipementier automobile Faurecia. Enfin, on pourrait envisager un rapprochement avec un autre constructeur...
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