Christian Streiff prend les commandes de PSA Peugeot Citröen

Le conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën a tranché. Réuni mardi après midi, le conseil a désigné Christian Streiff pour succéder à Jean-Martin Folz au poste de président du directoire du constructeur automobile. Ce dernier prendra ses fonctions le 6 février 2007. Auparavant, le conseil avait entendu les propositions du comité des rémunérations et des nominations. Ce dernier est composé de Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance et de Ernest-Antoine Seillière, ex président du Medef. Mais dans le cadre de la recherche de son nouveau patron, le comité avait été élargi à trois autres personnalités : Jean-Philippe Peugeot, Jean-Paul Parayre et Jean-Louis Silvant, deux ex membres de la direction du constructeur. En annonçant le 10 septembre son départ pour le début de l'année 2007, Jean-Martin Folz avait surpris tout le monde. Agé d'à peine 60 ans - il les aura le 11 janvier - ce dernier quitte PSA alors que le groupe traverse une période délicate. Le constructeur a annoncé juste avant le Mondial de l'automobile qu'il allait supprimer 10.000 postes en Europe d'ici à 2007 soit 7,5% de ses effectifs européens. De plus, le groupe a révisé à la baisse pour la quatrième fois en un an ses prévisions de résultats. En effet, le 23 octobre le groupe a dans un communiqué fait savoir qu'il ne parviendra pas à dégager une marge opérationnelle de 2,4 % au second semestre. A l'origine de cette alerte sur les résultats, la chute de 10,5% au troisième trimestre des ventes en Europe de l'ouest où le constructeur réalise 70% de son activité. Autant dire que la mission du successeur de Jean-Martin Folz est claire : redonner du tonus aux ventes du groupe tout en améliorant sa rentabilité. Et la tâche sera loin d'être facile tant la concurrence entre les constructeurs s'intensifie. En nommant Christian Streiff, la famille Peugeot prend un certain risque. On l'a vu dans le cadre de sa dernière fonction - il est resté trois mois PDG d'Airbus - l'homme ne sait pas composer. Certes, son parcours milite pour lui : à 52 ans, il a fait toute sa carrière dans l'industrie où il est régulièrement salué pour ses qualités de travailleur acharné. Chez Saint Gobain où il a passé vingt six ans, ce lorrain a touché à de nombreux métiers et n'a pas hésité à tailler dans le vif pour redresser les branches déficitaires. Ce qui a sans doute plaidé pour lui auprès de la famille Peugeot. Pour autant Christian Streiff devra faire preuve de diplomatie pour mener à bien la nécessaire restructuration du constructeur. Or l'homme n'est pas de nature à transiger. Une rigidité qui vient d'ailleurs de lui jouer deux mauvais tours. La première fois chez Saint Gobain où il n'a pas su trouver sa place alors qu'il avait été intronisé dauphin du PDG du groupe Jean Louis Beffa. La seconde fois, très récemment avec son passage éclair chez Airbus. Nommé en juin, il a été démissionné le 9 octobre. Hier, le titre PSA a progressé de 0,37% à 46,66 euros.
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