Ford serait intéressé par une alliance avec Renault

Par latribune.fr  |   |  575  mots
Le secteur automobile américain est en pleine ébullition. Les difficultés actuellement rencontrées par les majors de Detroit les amènent à rechercher des alliances en Europe. Après General Motors (GM), c'est maintenant Ford qui serait intéressé de rejoindre l'alliance entre Renault et Nissan, selon le Wall Street Journal. Une information prise au sérieux par les investisseurs, et qui a fait bondir le titre Ford de 4,6% hier à la clôture de Wall Street. Dans la matinée de jeudi, à New York, le titre gagnait 1,80% à 7,90 dollars. En revanche en fin de journée sur le marché français, l'action Renault progresse seulement de 0,73% à 90,05 euros.D'après le quotidien financier américain, Bill Ford, président exécutif du constructeur automobile, aurait récemment appelé Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan, pour ouvrir des discussions en cas d'échec de celles menées avec GM. Le quotidien rappelle que Ford avait dernièrement fait part de son intérêt pour un éventuel rapprochement avec un autre constructeur automobile.Le porte-parole de Renault-Nissan, Simon Sproule, a déclaré que pour le moment, "le groupe se focalise sur l'étude du projet de rapprochement avec GM". Cette étude porte sur l'intérêt et la faisabilité d'intégrer GM au sein de l'alliance franco-japonaise. Les trois protagonistes ont donné 90 jours à une équipe réduite pour livrer leurs conclusions. Ford, de son côté, n'a pas souhaité commenter cette information.Ce dernier groupe, en difficultés depuis quelques années, avait annoncé en juillet dernier être favorable au principe d'un rapprochement tout en précisant que pour le moment aucun contact n'avait été pris. Ford a en effet perdu 254 millions de dollars au deuxième trimestre et doit présenter en septembre des mesures supplémentaires pour accélérer sa restructuration. Vendredi dernier, le groupe a aussi annoncé une réduction de 21% de sa production nord-américaine pour compenser la baisse de son chiffre d'affaires.Pour les analystes interrogés par Reuters, cette alliance pourrait finalement être une meilleure solution pour la marque au losange, Ford semblant disposer d'un plan de redressement plus efficace et d'un portefeuille de modèles en développement plus prometteur que General Motors. "Je pense que cela convient mieux à Ford qu'à GM", a expliqué Erich Merkle, analyste d'IRN. "Mais même dans le cas hypothétique d'une alliance entre Ford, Renault et Nissan, Ford aurait encore de gros problèmes."Pourtant certains analystes notent aussi que la participation majoritaire dans Ford détenue par la famille Ford pourrait constituer un obstacle à une alliance avec Renault-Nissan. Ghosn a en effet déclaré qu'il souhaiterait prendre une participation significative dans GM en cas d'alliance avec ce dernier. Un rapprochement similaire avec Ford devrait être approuvé par la famille fondatrice, majoritaire au conseil d'administration grâce aux actions privilégiées qu'elle détient, des actions B dotées de 16 droits de vote par titre contre un seul pour les actions ordinaires.Une décision sur la possible alliance entre Renault-Nissan et GM devrait intervenir d'ici à la mi-octobre et ce malgré un contexte délicat pour le constructeur français. En effet, les ventes de Renault ont baissé sur sept mois de 11,5% en Allemagne, 16,5% en Espagne, 23,7% au Royaume-Uni, selon La Tribune de ce matin. Son partenaire japonais Nissan fait encore moins bien. Un plongeon certes anticipé, du fait de l'absence de nouveautés, mais plus conséquent que prévu (voir ci-contre).