Les spéculations portent le titre Volkswagen au plus haut depuis 8 ans

La fièvre ne cesse de monter autour du groupe Volkswagen. Le titre, ce matin, a flirté avec son plus haut de l'année qui est de 87,69 euros. Un cours que le constructeur automobile n'a pas touché depuis 8 ans. A 85,50 euros, il gagnait 1,48% en fin d'après-midi. Depuis le début de l'année, le titre a progressé de plus de 95%. Dans le secteur, seuls Fiat et General Motors, ses deux concurrents, ont fait mieux. Mais aucune comparaison ne peut être faite: chez le constructeur italien et américain, les investisseurs parient sur le retournement de situation. Pour Volkswagen, les opérateurs spéculent sur une offre publique d'achat (OPA) de Porsche. Mercredi lors de la publication de ses comptes annuels, Porsche a indiqué vouloir augmenter sa part dans Volkswagen à 29,9%, seuil au delà duquel il sera obligé, pour se conformer à la législation allemande, de lancer une offre sur la totalité du capital. Actuellement, la firme de Stuttgart détient 27,4% des actions du premier constructeur automobile européen. Pour financer sa montée dans le tour de table de Volkswagen, Porsche va proposer lors de sa prochaine assemblée générale d'augmenter son capital. Le groupe pourrait ainsi accroitre de moitié le nombre de ses actions en cinq ans et lever 8 milliards d'euros au cours actuel de l'action. Cette montée en puissance dans VW intervient alors que le fonds d'investissement américain Brandes a ramené sa part de 9% environ à moins de 2%. Autant dire qu'une petite révolution semble se préparer au sein du capital du leader européen du secteur. Et ce d'autant qu'un nouveau départ pourrait être annoncé. Après la démission surprise le 7 novembre du président du directoire Bernd Pischetsrieder, poussé dehors par Ferdinand Piëch, président du conseil de surveillance de VW, c'est au tour de Wolfgang Bernhard, patron de la marque Volkswagen, de quitter le groupe. Selon la presse allemande, il présentera dans la journée sa démission au comité restreint du conseil de surveillance. Une démission qui "sera acceptée", a indiqué une source proche de l'entreprise au Financial Times Deutschland.Pour succéder à Bernd Pischetsrieder, Ferdinand Piëch a désigné un de ses proches, Martin Winterkorn, le patron de la filiale haut de gamme Audi. Une gifle pour Wolfgang Bernhard, qui avait pris les commandes de la principale marque du groupe, Volkswagen, en février 2005 avec la promesse de succéder un jour à Bernd Pischetsrieder.Selon le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung, la nouvelle direction de Volkswagen aurait tout tenté pour retenir Wolfgang Bernhard. Mais les relations notoirement conflictuelles entre Winterkorn et Bernhard n'auraient pas contribué à apaiser les tensions. Wolfgang Bernhard aurait par ailleurs très peu goûté les projets de réorganisation du nouveau patron, qui souhaite concentrer les pouvoirs et le déssaisir d'une partie de ses responsabilités.Considéré comme un "tueur de coûts" redoutable, Wolfgang Bernhard est la cheville ouvrière du plan de redressement drastique lancé l'hiver dernier pour redresser la marque allemande en difficultés. D'ici trois ans, Volkswagen va supprimer 20.000 emplois en Allemagne. Et il pourrait annoncer d'autres coupes dans les prochaines semaines en Belgique, en Espagne et au Portugal. La presse allemande parle de 2.400 suppressions d'emplois supplémentaires.Wolfgang Bernhard ne devrait pas avoir de difficultés à trouver du travail ailleurs. Un retour chez DaimlerChrysler, où il a fait ses premières armes est évoqué par certains. Le groupe Daimler n'a pas souhaite commenter l'information. Il pourrait aussi aller chez Ford ou General Motors, où on saurait employer ses talents de redresseur d'entreprise, alors que les deux constructeurs américains traversent une des pires crises depuis 10 ans.
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