Paris Europlace demande à Euronext de négocier sur la gouvernance avec le Nyse

Par latribune.fr  |   |  468  mots
L'association de promotion de la place boursière de Paris réagit au rapport Lachmann. Elle réclame des discussions plus approfondies entre Euronext et le Nyse. Tout en estimant souhaitable une alliance des activités actions d'Euronext et de Deutsche Börse.

Paris Europlace, l'association de promotion de la place boursière de Paris, aura mis plusieurs jours pour réagir au rapport sur le devenir de celle-ci qu'elle avait commandé au président du conseil de surveillance du groupe Schneider, Henri Lachmann. Mais cette fois, ça y est (voir le communiqué en anglais de Paris Europlace en pièce jointe). Et le moins que l'on peut dire, c'est qu'il ne s'agit pas d'un blanc-seing au projet de mariage entre la Bourse paneuropéenne Euronext - qui réunit Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne ainsi que le Liffe (produits dérives à Londres) - et le Nyse, New York Stock Exchange.

Déjà, le rapport Lachmann - on savait le président du conseil de surveillance de Schneider assez réticent à l'idée de l'union Euronext-Nyse - avait pris ses distances en proposant d'abord un rapprochement des activités actions des frères ennemis Euronext et Deutsche Börse, peut-être même avec la milanaise Borsa Italiana - avant d'envisager une association avec le Nyse, histoire de renforcer le camp européen avant de se jeter dans les bras des Américains.

Sans se montrer aussi réticente - soulignant par exemple que le tout récent mariage des grandes Bourses de Chicago sur les produits dérivés CME et CBOT souligne le renforcement de la compétition internationale -, Paris Europlace demande d'abord à Euronext d'ouvrir des négociations immédiates avec le Nyse sur la question de la gouvernance d'un tel projet transatlantique. L'association veut en effet que soit "préservée l'autonomie européenne en matière de lois et de régulations sur le long terme, condition nécessaire à une telle fusion".

Sur les liens éventuels entre Euronext et la Deutsche Börse, le président de Paris Europlace Gérard Mestrallet (par ailleurs PDG de Suez, en pleine discussion de fusion avec Gaz de France - ses emplois du temps doivent être un peu chargés en ce moment) rappelle que les deux business modèles sont très différents (ouvert pour Paris et ses alliés, vertical pour Francfort) mais apporte son soutien à une éventuelle alliance des activités actions des deux ensembles. Il renvoie donc la balle dans le camp des Allemands.

Au final, Paris Europlace, qui souligne qu'aucun des deux projets de mariage éventuel pour Euronext n'est satisfaisant dans sa forme actuelle, estime que les utilisateurs d'Euronext - émetteurs, banques, intermédiaires financiers, investisseurs - qui sont aussi en partie ses actionnaires devront peser de tout leur poids pour influer sur le sort de la Bourse paneuropéenne. En oubliant de rappeler que les grandes banques françaises, actionnaires au départ d'Euronext, ont revendu le plus gros de leurs participations, réduisant ainsi leur capacité à peser dans le débat.