Les minutes de la Fed très attendues

La vigueur du rebond du marché obligataire mardi après-midi a surpris plus d'un observateur. Déclenchée par la publication de ventes de détail américaines légèrement décevantes et amplifiée par le net repli des prix à la production, la détente de l'obligataire a renvoyé le rendement des T-notes à 10 ans à 4,56 % en clôture, soit 15 points de base en dessous de son niveau du début de la semaine dernière. Et le tout dans des volumes importants puisque le courtier Icap rapporte un volume de transaction de 272 milliards de dollars pour la journée d'hier.Ce rally peut-il se poursuivre ? Ciaran O'Hagan, stratège chez Société Générale, explique cette bonne tenue du marché par "de larges flux nets entrants", autrement dit par une demande pour les emprunts d'Etat largement supérieure à l'offre, en cette période de faibles émissions. En outre, si le marché semble à nouveau convaincu par la thèse du ralentissement économique, "depuis quelques temps, la configuration technique joue un rôle de plus en plus important et les perspectives restent positives". L'analyste technique indique en effet que le contrat future sur le T-Note 10 ans à échéance décembre 2006 teste en ce moment une zone de résistance qui correspond à ses plus hauts de septembre et d'octobre 2006. "Tout franchissement à la hausse confirmerait la reprise de la tendance haussière entamée en juin 2006", signale le stratège. Attendue ce soir à 20h, la publication du compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine sera sans doute déterminante. Le 24 octobre dernier, la Fed avait opté pour le statu quo et maintenu l'objectif de ses fonds fédéraux à 5,25 %. Les minutes du précédent FOMC (federal open market committee) avaient fait ait reculer les Treasuries et les rendements 2 ans s'étaient alors tendus de 7 points de base, les gouverneurs anéantissant l'espoir que la Fed pourrait envisager une baisse des taux dès le premier trimestre 2007.Cette fois, les minutes permettront peut-être aux opérateurs de se faire une idée plus précise du poids respectif des "faucons" et des "colombes". Les débats autour de l'évolution de la productivité seront également très regardés. De la productivité dépend en effet l'estimation du taux de croissance potentielle, déterminante pour ajuster la politique monétaire. Le dernier responsable de la politique monétaire à s'exprimer, le président de la Fed de Saint Louis, William Poole, a déclaré hier que les anticipations d'inflation à long terme étaient "sous contrôle". Quant aux salaires, dans un contexte de plein emploi, les pressions salariales ont "augmenté un petit peu", mais il n'y a selon lui "rien d'alarmant pour l'instant".
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