Le groupe Lagardère va rester de façon pérenne dans EADS

Pas question de vendre pour le moment sa participation qu'il détient encore dans le groupe européen d'aéronautique et de défense EADS, explique Arnaud Lagardère, le patron du groupe Lagardère dans un entretien accordé à l'hebdomadaire "Le Point". Le groupe éponyme est en train de céder une participation de 7,5 % d'EADS, qui s'élevait au départ à 15 %. Interrogé sur la vente des derniers 7,5 %, Arnaud Lagardère répond : "Dans dix ans pourquoi pas ? Mais ce n'est pas d'actualité aujourd'hui". Et d'assurer que la cession d'une partie de sa participation s'explique par le fait que la valeur d'EADS dans son groupe "était trop importante". "Quinze pour cent d'EADS pesaient près de 30 % de la valeur globale du groupe en Bourse, c'était excessif pour les actionnaires et, donc, pour moi", précise-t-il.Arnaud Lagardère a également réaffirmé son opposition à une augmentation de capital chez EADS. Selon lui, "c'est le moyen le plus coûteux d'aller chercher de l'argent pour financer le lancement d'un avion (en l'occurrence l'A350 XWB, ndlr). Et de s'interroger en filigrane sur les motivations de l'Etat français, qui préconisait une recapitalisation : "Qu'est-ce que ça veut dire ? Que l'on peut abandonner les aides ? Veut-on signifier aux Américains qu'on abandonne la partie ?". Il avertit par ailleurs les futurs investisseurs dans le groupe EADS mais également le gouvernement français qu'il n'est pas question non plus de "changer les règles de gouvernance du pacte", qui lie notamment son groupe à l'Etat français. "Lagardère souhaite rester le seul opérateur privé avec DaimlerChrysler, assure-t-il, tout en nuançant "au moins le temps de cette crise".Dans le secteur des médias, Arnaud Lagardère a confirmé que son modèle d'entreprise s'éloignait de celui fondé par son père Jean-Luc. "Le monde a changé. La dématérialisation n'existait pas il y a dix ans. Elle frappe tous les métiers". Dans ce cadre, il n'exclut pas de quitter les Nouvelles Messageries de la presse parisienne (NMPP) même si ce n'est "pas l'option" qu'il souhaite. Si ce départ se confirmait, il estime que les conséquences seraient "importantes pour les NMPP" : "nos magazines pèsent 15 % du chiffre d'affaires" des NMPP. "Compte tenu de la situation très difficile que connaissent les quotidiens français aujourd'hui, nous devons prendre une décision très vite" sur les NMPP, "d'ici à quinze jours". "Mais nous ne pouvons pas agir seuls", précise-t-il toutefois, rappelant qu'il lui fallait "l'accord des autres gérants des coopératives". En revanche, il affirme que si le groupe Lagardère "reste en place, il faudra mettre un plan de restructuration vigoureux".Autre changement dans le positionnement du groupe, le rachat de Sportfive. "Si je devais dessiner le groupe à dix ans, le grand changement serait probablement une organisation axée davantage sur les contenus éditoriaux que sur les grands supports : magazines, livres, radio. C'est une des grandes nouveautés qu'apporte le numérique. Cela signifie que nos journalistes, par exemple, ne peuvent plus se contenter d'être des journalistes de magazines. (...) Le groupe ira de plus en plus vers des métiers de création et d'intelligence. A ce titre, Sportfive est un symbole." Les contenus prioritaires : "Ce qui concerne la femme, l'automobile, la jeunesse, principalement". Enfin, Arnaud Lagardère reste "toujours en alerte et intéressé par Canal" tout en précisant qu'il disposait "maintenant, grâce au numérique, d'une alternance stratégique". En revanche, il n'est pas intéressé par une OPA sur Vivendi. "Nous ne sommes pas des raiders, explique-t-il. Dans les médias, cela n'a produit que de la destruction de valeur" et "tous ceux qui ont misé uniquement sur la taille se sont plantés".
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