MAN prend l'avantage. Pour la seconde fois. Samedi, le constructeur de poids lourds allemand MAN a annoncé qu'il avait remporté une nouvelle victoire dans la bataille judiciaire l'opposant à son concurrent Freightliner, filiale de DaimlerChrysler, dans le dossier ERF. En effet, un tribunal de l'Oregon a donné raison à MAN, qui demande au moins 488 millions de dollars de dommages et intérêts à Freightliner, propriétaire de Star, sa filiale canadienne alors propriétaire d'ERF. "Cette décision confirme que Freightliner est tenu de dédommager MAN", a dit un porte-parole du groupe allemand. De son côté, DaimlerChrysler s'est "très déçu par cette décision", mais ne s'avoue pas vaincu. Un de ses porte-parole a indiqué que le groupe automobile germano-américain allait s'opposer "avec véhémence" à ce jugement. Et allait faire appel. En octobre 2005, MAN avait déjà remporté fin une première victoire contre Freightliner devant un tribunal londonien. L'objet de ce contentieux, qui remonte à janvier 2000, est assez simple : MAN estime avoir été trompé sur la santé financière d'ERF. Peu après son rachat du fabricant de poids lourds britannique pour 86 millions de livres, le constructeur allemand s'était rendu compte que les actifs de l'entreprise avaient été artificiellement gonflés. Plus grave, ses dettes avaient été camouflées. Les juges américains ont estimé que MAN pouvait réclamer des dommages-intérêts directement à Freigthliner, et pas seulement à sa filiale canadienne Star, qui ne pourrait y faire face. Les juges ont eu la main assez lourde puisqu'ils ont également condamné Freightliner et DaimlerChrysler à payer 350 millions de dollars supplémentaires pour avoir tenté de se soustraire au paiement des dommages et intérêts en vidant les caisses de Star, afin que celle-ci devienne rapidement insolvable.

latribune.fr

18 Sept 2010, 2:58

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