Une France plus peuplée et plus âgée en 2050

La démographie ne connaît pas la crise. Une étude publiée par l'Ined, l'Institut national d'études démographiques, vient apporter la contradiction à tous les tenants de la théorie du déclin. Alors qu'en 2001, les démographes estimaient qu'en 2050 la France compterait 64 millions d'habitants, ils revoient nettement en hausse leurs projections. Le scénario d'une population à 70 millions d'habitants en France métropolitaine en 2050 est désormais le plus probable. La fourchette des projections varie en fait entre 61 et 79 millions d'habitants en fonction des hypothèses retenues en matière de fécondité, de mortalité et de flux migratoires.Le chiffre de 70 millions, 9 millions de plus que début 2005, publié par l'Insee en juillet dernier, repose sur la prolongation des tendances actuelles en termes de fécondité, de mortalité et de migrations, expliquent Laurent Toulemon (Institut national d'études démographiques) et Isabelle Robert-Bobée (Institut national de la statistique et des études économiques) dans leur étude.Ce "scénario central" suppose d'ici à 2050 une fécondité de 1,9 enfant par femme, proche de celle d'aujourd'hui, une espérance de vie continuant d'augmenter au même rythme qu'actuellement pour atteindre 83,8 ans chez les hommes (contre 76,7 ans en 2005) et 89 ans chez les femmes (contre 83,8 ans) et un solde migratoire (les entrées moins les sorties du territoire) de 100.000 personnes par an, au même niveau que maintenant.Mais si la fécondité montait à 2,1 enfants par femme, si l'espérance de vie augmentait encore plus rapidement qu'actuellement pour finalement atteindre 86,3 ans chez les hommes et 91,5 ans chez les femmes, et si le solde migratoire atteignait 150.000 personnes par an, la France compterait 79 millions de personnes. A l'inverse, la population stagnerait à son niveau actuel de 61 millions avec une fécondité de 1,7 enfant, des espérances de vie masculine de 81,3 ans et féminine de 86,5 ans et un solde migratoire annuel de 50.000 personnes.Entre ces deux extrêmes, 24 autres scénarios sont envisageables selon la combinaison des hypothèses. Mais tous ces scénarios ont en commun d'affirmer que la France enregistrera à l'horizon une hausse importante de la proportion de personnes âgées à l'horizon 2050. Entre 2005 et 2050, l'augmentation de population se ferait uniquement après 60 ans. "La population doublerait à ces âges, les générations nées dans la première moitié du XXème siècle étant remplacées par celles plus nombreuses nées après la fin de la Seconde guerre mondiale. En revanche, en dessous de 60 ans, les effectifs resteraient à peu près les mêmes", expliquent les auteurs. La population française va donc vieillir mais il est impropre de parler de déclin démographique . Par delà 2050, les chercheurs ont aussi tenté d'imaginer la France dans un siècle. Avec les mêmes taux de fécondité et soldes migratoires que dans le "scénario central", et une espérance de vie stable, la population de la France serait toujours à 70 millions en 2100.Mais si l'espérance de vie (hommes et femmes) continuait de progresser, de 86,4 ans en 2050 à 90,9 ans en 2100, on compterait alors 74 millions de Français dans cent ans, soit une relative stabilisation sur les niveaux attendus pour 2050.
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