Le câble français veut repartir grâce au très haut débit.

Noos-Numéricable va lancer une offre d'accès à Internet à très haut débit (100 Mbit), dans 10 villes (Lyon, Marseille, Bordeaux, Nantes, Nancy, Mulhouse, Issy-les-Moulineaux, Joinville, Asnières) dès le 4 décembre. La fibre optique d'ores et déjà déployée sur ces réseaux permet de raccorder potentiellement 400.000 foyers cette offre. A 100 Mbit, le téléchargement d'un film en qualité DVD prend moins de 5 minutes, sans perturber l'image d'un (ou plusieurs) téléviseurs en haute définition. L'offre est proposée à 29,90 euros par mois et pour les clients actuels, à 10 euros de plus que le montant de leur abonnement (variable de 19,9 à 39,9 euros). S'y ajoute l'achat nécessaire d'un modem développé par Scientific Atlanta (filiale de Cisco) à 149 euros. Après le 4 décembre, le déploiement de la fibre va se poursuivre au rythme de 10.000 logements par jour et la plupart des grandes villes de plus de 100.000 habitants seront raccordées l'an prochain. Le câblage de Paris sera achevé en 2008. Le câble français veut reprendre l'offensive face aux opérateurs ADSL qui l'ont largement devancé sur le marché de l'accès Internet haut débit depuis 2004 où il était pourtant parti premier, puis sur les offres triple play (Internet, TV, téléphone). Aujourd'hui, sur 4,5 millions de clients, le câble n'en compte que 700.000 à Internet, 300.000 à la téléphonie, et 3,5 millions à la télévision. Ce retard a été le prix à acquitter pour une consolidation longtemps attendue, pour sortir le câble des difficultés où l'avait plongé dès l'origine le Plan Câble de 1985. Le câble a désormais un opérateur quasi-unique. La société Ypso, contrôlée par Altice et le fonds d'investissements Cinven, contrôle en effet 99,6% du réseau et 9 millions de prises raccordables, après les rachats en 2002 d'Est Vidéocommunication, puis en mars 2005 des réseaux de France Télécom Câble, TDF Câble, NC Numéricable et enfin en juillet dernier de Noos-UPC. Après Numéricable, la restructuration de Noos, qui va conduire à 800 départs de la société sur 1.300 salariés, sera achevée début 2008. L'ensemble des marques est désormais intégré dans un réseau national unifié. Cette modernisation des réseaux représente un rythme d'investissement de l'ordre de 300 millions d'euros par an, selon Patrick Drahi, président d'Altice. Déjà présent sous les trottoirs, le câble n'a en effet pas de travaux de génie civil à réaliser pour passer ses fibres. Cet investissement est financé par le redressement de l'exploitation, opéré par une gestion serrée des coûts et un recours à la sous-traitance. Les rachats des sociétés effectués dans le cadre d'opération de LBO, financée très majoritairement par la dette doivent également acquitter en moyenne 150 millions de frais financiers par an. L'ensemble Noos-UPC dégage un chiffre d'affaires de l'ordre d'1 milliard d'euros. "Le cash-flow opérationnel de cette activité se situe entre 45 et 50%", précise Patrick Drahi. Selon lui, ses sociétés ont retrouvé les voies de la croissance: depuis 2002, Est Vidéo Communication aurait multiplié son chiffre d'affaires par deux et Numericable aura connu une croissance de 40% de son parc d'abonnés Internet. Pour Noos, Patrick Drahi s'attend dans un premier temps à une croissance plus faible, le prix des offres Internet restant peu compétitif. Pour rester dans la course avec l'arrivée du quadruple play (mobile, TV, Internet, téléphone fixe), Ypso (comme Free) veut se porter candidat à la 4e licence UMPT qui doit être soumise à appel d'offres. Il n'exclut pas non plus pour être présent dans les zones non câblées de se développer dans l'ADSL. S'il a écarté, pour des raisons de prix, le rachat d'AOL France, d'autres cibles peuvent être examinées.
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