Le chômage allemand recule fortement en novembre

L'optimisme observé dans les indicateurs de conjoncture se fait ressentir sur le marché de l'emploi allemand. En données corrigées des variations saisonnières, le nombre de chômeurs en Allemagne a reculé de 86.000 personnes en novembre et le taux de chômage s'inscrit à 10,2% contre 10,4% en octobre. Les économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg s'attendaient à 30.000 chômeurs en moins."Cette amélioration s'explique par les effets conjugués d'une reprise conjoncturelle et d'un hiver tardif", la clémence de l'automne ayant permis de maintenir à leur poste les employés qui travaillent dehors, estime Ralph Solveen, économiste chez Commerzbank, interrogé par Bloomberg à Francfort. Les mois de septembre, octobre et novembre n'avaient pas été aussi chauds en Allemagne depuis 1901. Les chiffres sont encore plus appréciables en données brutes, qui n'intègrent pas les variations saisonnières ou calendaires et servent de référence dans le débat public. Le nombre brut de chômeurs est en effet tombé sous le seuil symbolique de 4 millions en novembre, pour la première fois depuis quatre ans. Au total, quelque 3,99 millions de personnes étaient à la recherche d'un emploi, soit environ 89.400 de moins que le mois précédent. C'est la première fois que le nombre de chômeurs tombe sous les 4 millions depuis octobre 2002. Le taux de chômage brut descend ainsi à 9,6%, après 9,8% en octobre. En novembre 2005, il s'élevait encore à 10,9% et le nombre de demandeurs d'emplois à plus de 4,5 millions. Les indicateurs de conjoncture, comme l'Ifo, qui mesure le climat des affaires, en novembre à un plus haut depuis 15 ans, sont aujourd'hui à d'excellents niveaux. En attendant la hausse de la TVA de trois points début 2007, les chefs d'entreprises embauchent et les ménages consomment. Reste à savoir si ce dynamisme perdurera après le 1er janvier. Selon Jean-Philippe Cotis, chef économiste à l'OCDE, la réforme fiscale entreprise par Angela Merkel était nécessaire mais dangereuse. Nécessaire parce qu'elle intervient pour palier la baisse des impôts directs effectuée ces dernières années, qui n'était pas soutenable en termes de déficit budgétaire. Dangereuse en raison du risque conjoncturel. "Mais la forte reprise en Allemagne cette année est une chance, la réforme devrait se passer raisonnablement bien", indique Jean-Philippe Cotis.
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