Emmanuel Krivine, chef ès harmonie, en tournée

La Chambre Philharmonique, dirigée par Emmanuel Krivine, est de retour à la Cité de la Musique à Paris dans le cadre du cycle "Les migrations de la Valse". Au programme, un "menu dégustation de choses dansantes, sans être spécifiquement viennoises. Ce sont toutes des oeuvres d'une densité musicale incroyable", souligne le chef. Comme ces "Delirien Waltz" de Joseph Strauss, l'ouverture de "La Chauve Souris" de son frère Johann Strauss, ou bien encore la "Valse des fleurs", tirée du "Casse-Noisette" de Tchaïkovski. Depuis ses premiers pas à la Folle Journée de Nantes en 2004, la Chambre Philharmonique n'a cessé d'étonner par la symbiose qu'elle cultive avec son chef et le plaisir manifeste de jouer qui s'en dégage. Par son fonctionnement peu banal également puisqu'elle ne se réunit que six semaines par an et que tous s'y côtoient avec le même statut et le même cachet. "Certains instrumentistes issus de différentes formations européennes avaient envie de monter leur propre orchestre sur instrument d'époque. Nos désirs se sont rencontrés, explique Emmanuel Krivine. Et c'est ainsi que devrait fonctionner tout orchestre. Ça n'est pas parce qu'il existe, par ailleurs, un système un peu paramilitaire qu'on ne peut pas emprunter un autre chemin. La musique, ça ne se fait pas hiérarchiquement".Car à 59 ans, celui qui a dirigé l'Orchestre National de Lyon de 1987 à 2000, n'est plus intéressé par la position de père symbolique que confère la fonction de chef. "J'aime les orchestres adultes où on n'a pas besoin de dire "silence" toutes les trois secondes. La Philharmonie de Berlin, le Boston Symphony ou le Concertgebouw d'Amsterdam pour ne citer qu'eux, sont des orchestres fonctionnarisés, salariés, avec tout le confort qu'on peut imaginer, mais ils restent habités, concentrés, et ils s'écoutent comme un quatuor".Le secret de l'alchimie ? Le recrutement. Qui se fait en l'occurrence par cooptation. "C'est comme pour un dîner de famille : le secret est dans l'affinité des gens entre eux, dans leur désir commun". Et dans une culture commune. "Plus un orchestre a un acquis consistant, plus son degré de maturité et de conscience musicale est aigu, plus le chef peut être musicien, et moins il a besoin d'être pédagogue".Renseignements pratiques"La Valse". Par la Chambre Philharmonique, direction Emmanuel Krivine. Le 14 décembre à la Cité de la Musique à Paris (Tél. : 01.44.88.44.88), le 19 au MC2 de Grenoble, le 20 à l'Opéra de Lyon et le 21 à l'Opéra de Lausanne. www.instantpluriel.com. Nouveauté CD (à paraître) : Symphonies n°4 et n°5 de Félix Mendelssohn, chez Naïve.
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