Les coûts salariaux pèsent sur les marges des entreprises et la compétitivité française

Depuis 1999, la compétitivité de la France n'a cessé de se dégrader. C'est ce que confirment les études du centre d'analyse et de prévisions macroéconomiques indépendant COE-Rexecode. Depuis 7 ans, le solde déficitaire de la balance commerciale française se creuse. Même la balance du secteur des services tend à devenir déficitaire. Malgré le fort recul des prix à l'exportation, les parts de marché à l'exportation en valeur ne cessent de reculer, tandis que la pénétration des importations s'intensifie. Moteur de la croissance française, la consommation a donc plus un effet d'entraînement sur les importations que sur la production française. Heureusement, le thème de la compétitivité revient au coeur des débats. "Mais les mesures prises par le gouvernement, récemment en faveur des business angels, sont très insuffisantes", estime Michel Didier, directeur général de COE-Rexecode. Les raisons de ce défaut structurel de compétitivité ? "La vigueur de l'euro n'explique pas tout, puisque dans la zone euro, seul le Portugal a enregistré une croissance des exportations moins forte que la France entre 2001 et 2005" explique Michel Didier. Au vu du recul constaté sur tous les marchés, l'explication par le problème de spécialisation géographique n'est pas valable non plus. Par ailleurs, le positionnement technologique paraît assez bon, même s'il est essentiellement concentré sur le secteur aéronautique, tandis que les avantages comparatifs des segments de produits sont plutôt dynamiques. Enfin, l'image des entreprises françaises reste favorable.En réalité, c'est surtout la croissance du coût salarial horaire, bien supérieure à celle des pays de la zone euro, elle-même bien supérieure à ses concurrents, qui explique le problème de compétitivité. Le coût horaire du travail dans la zone euro est aujourd'hui supérieur de 35% à celle des Etats-Unis et de 55% à celle du Japon. Corollaire à cette dégradation, le taux de marge des entreprises françaises a reculé alors qu'il s'est redressé dans la zone euro. Le recul des prix à l'exportation, qui a permis de stabiliser les parts de marché en volume, a également pesé sur les marges. Résultat, l'investissement industriel est tombé à 2% du PIB en 2006. Il était le double il y a 20 ans. "A court terme va s'ajouter la remontée attendue de l'euro, et la réactivité de la France face à ce problème est bien moins efficace que celle de l'Allemagne", constate Michel Didier. L'amélioration de la compétitivité en Allemagne (qui compte pour un tiers du PIB de la zone euro) a s'est accompagnée ces derniers temps d'un rétablissement spectaculaire des marges des entreprises. Celui-ci contribue à la reprise des dépenses d'investissement productif outre-Rhin.
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