La bataille de la fibre optique est engagée

Qui va gagner la bataille de la fibre optique? France Télécom, ses concurrents ou... les câblo-opérateurs? Free a dégainé le premier en annonçant un investissement d'un milliard d'euros à Paris et quelques quartiers périphériques d'ici 2012. Mais aujourd'hui, ce n'est que théorie. Le fournisseur d'accès a certes partagé Paris en quatre et choisi plusieurs fournisseurs comme Sogetrel ou Vinci Networks pour construire son réseau, mais il faudra encore attendre plusieurs mois pour s'abonner à la Freebox très haut débit. L'opérateur historique, lui, hésite. Le marché ne serait pas encore prêt et surtout, les conditions économiques, fixées par le régulateur national et la Commission européenne, ne seraient pas claires. Restent donc les câblo-opérateurs - ou plutôt le câblo-opérateur Noos Numéricâble puisque les quatre sociétés ont été fusionnées en une seule - qui va commercialiser une offre à 100 mégabits par seconde dès ce mois-ci dans des grandes villes françaises et à Paris l'an prochain. Aujourd'hui, le câblo-opérateur détiendrait, selon les chiffres publiés hier par l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep), 650.000 abonnés au haut débit... contre 11,1 millions pour les opérateurs télécoms. Pourtant, Noos Numéricâble est sûrement celui qui fait le plus peur aux fournisseurs d'accès à Internet. Jacques Veyrat, patron de Neuf Cegetel, est persuadé que le câblo-opérateur sera un des acteurs importants dans le futur paysage des télécoms français. Il avait d'ailleurs tenté de racheter un réseau il y a deux ans. Et, selon un expert de l'Arcep, "Free a annoncé son investissement dans le but de se défendre contre Noos Numéricâble. Les zones géographiques dans lesquelles le câblo-opérateur est présent sont celles où Free a une forte part de marché", assure-t-il. Jacques Champeaux, en charge de la réglementation chez France Télécom, expliquait le mois dernier à une conférence organisée par l'Institut d'étude de l'audiovisuel et des télécoms (Idate) que "la concurrence dans le très haut débit existe. Les opérateurs télécoms se développent dans la télévision sur IP. Les câblo-opérateurs, diffuseurs historiques de programmes audiovisuels, vont logiquement aller dans la téléphonie". Or, notait le dirigeant de l'opérateur historique, "il leur coûtera moins cher que nous de moderniser leur réseau pour offrir du 100 mégabits". Couvrir la France devrait demander 30 milliards d'euros d'investissements. Jacques Champeaux met en avant la part de marché des câblo-opérateurs en Grande-Bretagne, qui, selon lui, excéderait 45% dans les zones où ils sont présents. Le jeu paraît donc plus ouvert qu'au premier abord.
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