Bras de fer entre pays européens sur la libéralisation postale

Lors d'une réunion à Bruxelles, lundi, les ministres européens ont discuté pour la première fois lundi du projet ultrasensible, présenté le 18 octobre par la Commission, de libéralisation totale des activités postales dans l'Union européenne (U.E.). Des pays comme l'Allemagne, la Suède et la Grande-Bretagne - qui ont déjà ouvert leur marché postal et disposeznt d'une entreprise postale puissante voire en partie privatisée - ont apporté leur soutien complet à la Commission.A l'inverse, d'autres Etats, tels que la France, la Pologne ou encore l'Italie exigent des "garanties" pour protéger un service universel postal de qualité. Le service universel suppose que soit assuré à chaque citoyen, où qu'il vive, au moins une distribution et une levée du courrier, cinq jours par semaine.Les services postaux européens sont déjà partiellement libéralisés en vertu de deux directives datant de 1997 et 2002. Mais en octobre, la Commission a présenté un projet de directive proposant de peaufiner l'ouverture du secteur postal, avec la libéralisation d'ici à 2009 des lettres de moins de 50 grammes, dernière chasse gardée des monopoles historiques.C'est la France qui s'est montrée la plus virulente lundi, réaffirmant haut et fort qu'elle souhaitait "un service universel de grande qualité". "Si nous n'obtenions pas les garanties nécessaires en matière de financement du service universel, la France demandera le maintien d'un service réservé", a d'ailleurs prévenu le ministre français délégué à l'Industrie, François Loos. Le ministre a ajouté que pour lui, la date de 2009 restait "tout à fait indicative et, en aucun cas, ne pourrait être impérative"."Les garanties doivent être renforcées", a appuyé le ministre de la Communication italien Paolo Gentiloni, qui estime qu'il "serait inacceptable qu'au nom de la libéralisation de l'Europe, la qualité du service soit moins bonne".La Pologne pour sa part a demandé que la libéralisation aille "à un rythme qui tienne compte des situations différentes dans les Etats membres". Pour Varsovie, une période de transition est en effet "importante pour les nouveaux Etats membres qui ont disposé de moins de temps pour se préparer à une exposition totale à la concurrence".Pour Berlin au contraire, cette libéralisation totale est "un pas décisif, qui doit être fait". L'Allemagne, qui présidera l'UE au 1er semestre 2007, a d'ailleurs déjà indiqué qu'elle comptait décrocher un accord politique sur le sujet au mois de juin. "L'ouverture du marché postal au 1er janvier 2009 ne fait pas l'unanimité, pourtant elle est est réaliste", a estimé la secrétaire d'Etat à l'Economie Dagmar Woehrl, pour qui "la concurrence et la garantie du service universel sont totalement compatibles".
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