Sarkozy négocie l'agenda social avec les syndicats

Par latribune.fr  |   |  601  mots
La conférence sociale promise par Nicolas Sarkozy pour définir l'agenda des réformes de 2008 avec les partenaires sociaux a débuté aujourd'hui. Les organisations syndicales s'irritent de la course contre la montre livrée par le chef de l'Etat.

Nicolas Sarkozy et les dirigeants patronaux et syndicaux se sont retrouvés en début d'après-midi à l'hôtel Marigny, à proximité de l'Elysée, pour une conférence destinée à fixer l'agenda des réformes sociales en 2008.

Les leaders de cinq organisations syndicales (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC) et trois patronales (Medef, UPA -artisanat- et CGPME) participaient à cette rencontre à laquelle avaient été conviés le Premier ministre François Fillon et plusieurs ministres, Xavier Bertrand (Travail), Christine Lagarde (Economie), Martin Hirsch (Haut commissaire aux solidarités actives).

Avant même le début de cette conférence, les responsables des organisations syndicales ont fait part de leurs réserves quant au rythme des réformes engagées par le chef de l'Etat. C'est ainsi que Jean-Claude Mailly a déclaré vouloir expliquer "que l'embouteillage n'est pas forcément un facteur d'efficacité et de fluidité du dialogue social". Le secrétaire général de Force ouvrière (FO) a souligné que pour lui cette rencontre "n'est pas une discussion sur le fond, c'est une discussion sur la méthode, le calendrier, sur les priorités que nous allons mettre". Nicolas Sarkozy "va d'une manière hâtive voire précipitée sur un certain nombre de dossiers", a relevé pour sa part le président de la CFTC, Jacques Voisin.

Le président en a pris acte à l'ouverture des discussions, concédant que "le tempo du changement n'est pas toujours compatible avec celui du dialogue social". Le Medef s'est félicité a contrario de la croisade réformiste du chef de l'Etat, épousant dans son sillage un rythme "sain, stimulant, nécessaire".

Figuraient au menu - roboratif - des discussions, les réformes du marché du travail et du dialogue social, la conditionnalité des allègements de charges aux entreprises, ainsi que la formation professionnelle et la réduction de la pauvreté.

L'occasion au fil de ces dossiers de faire le point sur les réformes en cours, comme les négociations sur le contrat de travail, la fusion ANPE-Unedic, la sécurisation des parcours professionnels, de fixer le calendrier et les modalités des chantiers à venir, de déterminer les réformes qui donneront lieu à négociation ou seront élaborées par l'exécutif.

D'ores et déjà, les négociations sur la modernisation du marché du travail, dont le gouvernement souhaitait qu'elles s'achèvent fin 2007, se poursuivront en janvier. Le fil conducteur de l'exécutif est l'avènement d'une "flex-sécurité" à la française, sur le modèle danois, qui permettrait de mieux protéger les salariés tout en accordant plus de souplesse aux entreprises.

Pour "un dialogue social renforcé et efficace", Nicolas Sarkozy souhaite en outre revoir les critères de la représentativité des syndicats, leur financement et les conditions de validité des accords. Cet examen doit également porter sur la place des conventions par rapport à la norme législative et réglementaire, en particulier en matière de temps de travail. Nicolas Sarkozy a ainsi récemment annoncé qu'il souhaitait que les entreprises puissent négocier directement la durée du temps de travail avec les représentants du personnel. Le chef de l'Etat souhaiterait aboutir sur ces questions avant la fin du mois de mars.

Les organisations syndicales ont exprimé le voeu d'inclure la question des salaires et du pouvoir d'achat dans les discussions. "Je dirai d'abord, 'quatre voyelles et trois consonnes': les salaires", a dit Jean-Claude Mailly, en une référence ironique à l'une des chansons de Carla Bruni, dont la relation avec le chef de l'Etat paraît dominer bien des agendas