La Berd pourrait renoncer à cofinancer Sakhaline-2 après l'arrivée de Gazprom

Par latribune.fr  |   |  224  mots
La Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd) laisse entendre qu'elle pourrait ne plus apporter une part du financement de l'énorme projet gazier de Sibérie, Sakhaline-2. A ses yeux, la prise de contrôle du projet par le géant russe Gazprom change la donne.

La Banque européenne de reconstruction et de développement (Berd) pourrait renoncer à apporter un financement au projet gazier Sakhaline-2, en Sibérie, après l'arrivée de Gazprom comme actionnaire majoritaire. C'est ce qu'a laissé entendre lundi un porte-parole de la banque glissant : "aucune décision n'a encore été prise, mais les événements récents rendent les choses plus difficiles et font que la participation de la banque au projet est peut-être moins nécessaire".

Le 21 décembre, le géant gazier russe Gazprom est devenu actionnaire majoritaire de Sakhaline-2 pour 7,45 milliards de dollars, les trois actionnaires d'origine divisant leur part respective par deux pour lui faire une place.
Royal Dutch Shell est passé de 55% à 27,5%, et les japonais Mitsui et Mitsubishi respectivement de 25 à 12,5% et de 20 à 10%.

Avec cette nouvelle répartition d'actionnaires, Sakhaline-2 ne semble plus entrer dans la catégorie des projets financés ordinairement par la Berd, qui depuis 1991 aide les pays de l'ancien bloc communiste à passer à l'économie de marché en finançant surtout de nouvelles entreprises privées.

La Berd, sollicitée à hauteur de 300 à 400 millions de dollars (sur un coût total de 20 milliards), hésitait depuis un an à apporter son financement à Sakhaline-2 sur des critères environnementaux, après la protestation de nombreuses associations écologistes inquiètes des répercussions sur la flore et la faune locales.