Airbus : huit régions françaises prêtes à apporter 150 millions d'euros

A l'initiative de Midi-Pyrénées, plusieurs régions françaises tentent de monter un dossier pour entrer au capital du groupe d'aéronautique. Le projet vise à défendre leurs intérêts à l'heure de la restructuration d'Airbus comme l'ont fait les Länder allemands. Elles visent de 5 à 10% du capital et estiment pouvoir réunir 150 millions d'euros.

A l'image de ce qui est courant en Allemagne avec des "Länder" présents dans le capital de certains grands groupes nationaux, les régions françaises souhaiteraient participer à la réorganisation du capital d'Airbus. Huit présidents de régions à majorité socialiste ont d'ailleurs écrit jeudi au Premier ministre Dominique de Villepin pour lui demander de définir dans quelles conditions elles pourraient entrer dans le capital d'EADS, après l'annonce mercredi d'un plan de restructuration drastique de sa filiale Airbus.

"Si les régions allemandes entrent au capital d'Airbus en recherchant des parts cédées par Daimler Chrysler, les régions françaises doivent pouvoir en faire autant", estiment les présidents des régions Midi-Pyrénées, Loire, Picardie, Aquitaine, Centre, Ile-de-France, Poitou-Charentes et Provence-Côte d'Azur. Des régions où Airbus est industriellement implanté.

"La violence de cette restructuration (ndlr: qui implique 4.300 suppressions d'emplois en France) contraste avec les réactions du gouvernement, qui semble toujours ne pas prendre la mesure de l'impact", écrivent les élus de ces régions particulièrement touchées par le plan de restructuration Power8 dévoilé mercredi à Toulouse par le président d'Airbus Louis Gallois.

"Vos propos garantissant l'absence de licenciements secs constituent un véritable maquillage de la réalité", poursuivent les signataires de la lettre, qui rappellent que "Louis Gallois lui-même a annoncé que ceux-ci porteraient pour 50% sur les personnels des sous-traitants +in situ+ qui ne bénéficient pas de la protection d'Airbus et que, pour ce qui est d'Airbus, la garantie annoncée ne jouerait que si le nombre de départs volontaires étaient suffisants".

Les huit présidents de régions estiment "insignifiants" les montants des aides à la filière aéronautique annoncés par Dominique de Villepin à Toulouse le 14 novembre dernier et dénoncent le fait que "le gouvernement n'annonce aujourd'hui aucune mesure nouvelle pour soutenir la filière, défendre l'emploi, et pérenniser les sites industriels menacés".

Les régions françaises pourraient prendre entre 5 et 10% dans le capital d'EADS affirme vendredi dans une interview au Figaro le président de la Région Midi-Pyrénées Martin Malvy. "Nous ne parlons pas d'une participation symbolique mais significative, c'est-à-dire au moins 5% et idéalement entre 5 et 10%", affirme l'élu socialiste qui souligne que les régions françaises sont "capables de réunir 150 millions d'euros", pour entrer dans le capital d'EADS.

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