La Bourse de Paris a perdu 5,26% cette semaine

Par latribune.fr  |   |  842  mots
Après une nouvelle baisse de 0,55% ce vendredi, la Bourse de Paris a terminé cette semaine sur un recul de 5,26%. Les analystes restent généralement optimistes malgré les turbulences sur les bourses mondiales et les craintes liées au marché du crédit américain, et s'attendent pour les prochains mois à des secousses passagères plus qu'à une correction durable.

La Bourse de Paris a eu du mal à trouver sa tendance ce vendredi. Le CAC 40 a effectué un mouvement de yoyo en attendant l'ouverture de Wall Street. A 13 heures 30, le CAC 40 s'inscrivait en baisse de 0,65% à 5.637 points après avoir été en hause de hausse de 0,77% et repassé le cap des 5.700 points, à 5.710 points. A l'ouverture, le CAC 40 perdait encore 0,81% à 5.629 points. Mais à la clôture, le CAC 40 a terminé sur un repli de 0,55%, soit sur la semaine un repli de 5,26%.

Les analystes restent généralement optimistes malgré les turbulences cette semaine sur les bourses mondiales et les craintes liées au marché du crédit américain, et s'attendent pour les prochains mois à des secousses passagères plus qu'à une correction durable. Les bourses d'Asie-Pacifique ont répercuté vendredi la chute de plus de 2% à Wall Street la veille.

Tokyo, deuxième place financière mondiale, s'affichait en fort recul de 2,36%. L'indice Nikkei 225, moyenne non pondérée des 225 valeurs vedettes, a perdu 418,28 points (-2,36%) à 17.283,31 points, son plus bas niveau depuis le 1er mai. L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a cédé pour sa part 37,47 points (-2,16%) à 1.699,71 points.

"Le marché de Tokyo a chuté par réflexe après le gros recul de Wall Street, même si personne ne sait encore très clairement quel impact les problèmes de prêts immobiliers aux Etats-Unis peuvent avoir sur l'économie japonaise", explique Masahiko Sato, gérant chez Nomura Securities, cité par l'Agence France Presse. Selon lui, les investisseurs sont également préoccupés par la récente appréciation du yen par rappor au dollar qui pénalise les exportateurs nippons.

Taïpeh et Manille ont fermé sur des plongeons de 4,4% et 3,8% respectivement. A la Bourse de Séoul, l'indice Kospi a chuté de 4,1%. Bombay dévissait de 3,25% vers la mi-séance. Les pertes étaient un peu plus modérées ailleurs. A la clôture, Wellington cédait 1,88% et Sydney 2,8%. L'indice Hang Seng de la Bourse de Hong Kong s'est contracté de 2,76% à 22.570,41 points. A Shanghaï, l'indice composite a terminé quasiment inchangé (-0,03%).

Ce nouveau coup de tabac planétaire, après celui de février dernier, a été déclenché par le plongeon des ventes de logements neufs aux Etats-Unis en juin (-6,6%), qui ont ravivé les craintes sur les marché de l'immobilier et du crédit aux Etats-Unis. En réaction, les investisseurs ont transféré une partie de leurs capitaux vers des placements moins risqués que les actions ou les emprunts d'entreprises, comme les obligations d'Etat. D'où la peur d'une possible détérioration des conditions d'accès au crédit des entreprises, combiné à un resserrement des taux d'intérêt de court terme en Europe. Ce qui pourrait avoir des conséquences négatives sur les marchés boursiers.

La flambée des prix pétroliers et la peur d'une accélération généralisée de l'inflation contribuent à attiser la frilosité. En outre, les marchés boursiers ont enregistré une forte progression ces derniers mois, et montent depuis près de cinq ans sans interruption, ce qui peut amener à s'interroger sur une éventuelle correction plus durable.

Le Dow Jones, l'indice phare de Wall Street, a pris 22% en un an, 8% depuis début janvier. En Asie et en Europe, les places boursières ont également monté sur les quatre années passées, même si leur situation est plus contrastée sur 2007 (+13% à Hong Kong, +13% à Francfort, +0,34% seulement à Tokyo, +0,55% à Londres et environ 2,5% à Paris).

Mais les analystes restent optimistes. Pour Mathilde Lemoine, chef économiste d'HSBC, la crise du marché immobilier et du crédit aux Etats-Unis est "assez localisée" et ne risque pas de se transformer en crise systémique, même si elle va entraîner un ralentissement de la consommation américaine déjà perceptible.

"Un marché haussier qui dure plusieurs années n'est pas exceptionnel. Il y a eu au moins huit périodes comme celle-ci pendant les cent dernières années", renchérit Arthur van Slooten, stratège de la Société Générale, qui ne juge "pas extrêmes" les niveaux de valorisation actuels. Dans ce contexte, il considère même "salutaire" la correction généralisée des derniers jours. D'autant que les perspectives économiques mondiales restent bonnes.

Le Fonds monétaire international (FMI) vient notamment de relever ses prévisions de croissance mondiale, grâce aux meilleures performances des pays émergents, en particulier la Chine, et table désormais sur une augmentation de 5,2% du produit intérieur brut (PIB) mondial en 2007 et 2008. Et si l'économie américaine traverse un passage à vide, Arthur van Slooten remarque que "les indicateurs avancés continuent d'indiquer une reprise de l'économie d'ici quelques mois".

Mathilde Lemoine ajoute que les investisseurs relativisent le trou d'air de l'économie américaine vu les "relais croissance en Asie et en Europe avec l'Allemagne". Elle table donc sur une stabilité des indices boursiers d'ici à la fin de l'année, avec de temps à autres des corrections "assez brutales mais passagères".