L'Europe vient à l'aide des travailleurs licenciés du secteur des télécoms

Par latribune.fr  |   |  399  mots
Le fonds européen d'ajustement à la mondialisation devrait verser des aides à 4.000 salariés licenciés du secteur des télécoms en Allemagne et en Finlande. Bruxelles a approuvé ces aides, estimant que les demandes des deux pays s'inscrivent dans un contexte général de délocalisations.

Ce ne sont pas moins de 4.000 salariés licenciés du secteur des télécommunications en France et en Finlande qui devraient obtenir des aides de l'Europe. La Commission européenne a annoncé aujourd'hui avoir donné son feu vert au versement d'aides du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation (FEM) aux salariés victimes de licenciements collectifs au sein des sociétés BenQ Mobile (l'ex-division de téléphonie mobile de Siemens) en Allemagne et Perlos en Finlande.

L'Allemagne a demandé une aide de 12,8 millions d'euros. Elle se réfère à la fermeture en 2006 de deux usines, un an seulement après leur rachat à Siemens par le taïwanais BenQ, qui avait laissé 3.000 salariés sur le carreau. Les salariés finlandais réclament de leur côté 2 millions d'euros pour compenser la suppression d'un millier d'emplois par le fabricant d'accessoires de téléphones portable Perlos. Les deux demandes doivent encore cependant attendre l'aval du Parlement européen et des 27 Etats-membres.

La Commission de Bruxelles a estimé que les demandes des deux pays concernés "s'inscrivent dans le contexte général de délocalisation, la plupart du temps en Asie, de la production de téléphones portables et de leurs accessoires". Pour l'exécutif européen, cette tendance "n'est pas seulement due au fait que les coûts de production de téléphones portables sont moins élevés dans cette région du monde. Elle s'explique aussi par la proximité des partenaires technologiques et d'un marché en pleine expansion".

Opérationnel depuis le 1er janvier 2007, le FEM a été créé pour réagir aux licenciements liés à la mondialisation et d'apporter une aide (formation, réinsertion...) aux salariés touchés. L'un des éléments déclencheurs avait été le plan de restructuration annoncé à l'été 2005 par Hewlett-Packard qui prévoyait 1.250 suppressions de postes en France et avait provoqué un tollé, Jacques Chirac en appelant alors à l'Europe.

Le FEM, directement inspiré des modèles scandinaves, bénéficie d'une enveloppe annuelle de 500 millions d'euros qui pourrait être revalorisée. L'aide est accordée à partir de 1.000 licenciements au sein d'une entreprise ou d'un secteur régional. Les deux premières aides, d'un montant total de 3,8 millions d'euros, ont été accordées en juin dernier aux salariés de Cadence Innovation et des Ateliers Thomé Génot, respectivement sous-traitants de Renault et de Peugeot-Citroën.