Irak : vers un retrait militaire des troupes britanniques et danoises

Par latribune.fr  |   |  554  mots
Tony Blair annonce, ce mercredi, un retrait progressif du contingent britannique déployé en Irak. 1.600 hommes sur un peu plus de 7.100 militaires actuellement stationnés en Irak, vont être rapatriés d'ici quelques mois. Quant au Danemark, il déclare le retrait total en août de ses quelques 460 soldats déployés également dans le pays.

Le Premier ministre britannique annonce, ce mercredi, que la Grande-Bretagne va réduire ses troupes dans le sud de l'Irak de 7.100 à 5.500 soldats mais y maintiendra des forces en état de combattre. Tony Blair n'a pas donné de calendrier précis concernant ce retrait de 1.600 soldats sinon qu'il devrait avoir lieu "dans les prochains mois". Il a rappelé que le nombre de militaires britanniques était encore de 9.000 il y a deux ans, et de 40.000 au moment du conflit", en mars 2003.

Tony Blair a tenu à préciser que l'armée anglaise resterait en Irak jusqu'en 2008. "La présence militaire du Royaume-Uni va se poursuivre en 2008 aussi longtemps qu'on (les Irakiens) nous le demandera et que nous aurons du travail à faire. Notre rôle sera de plus en plus le soutien et l'entraînement".

Selon le Premier ministre britannique, l'évolution de la situation et des besoins sur le terrain induira la réduction du nombre de soldats. "Avec le temps et en fonction naturellement des progrès des forces irakiennes, nous serons en mesure de réduire davantage, peut-être en-deçà de 5.500 une fois que le palais de Bassorah aura été transféré aux Irakiens à la fin de l'été", a-t-il déclaré. Le Sun précise que les premiers soldats concernés pourraient être de retour en Grande-Bretagne dès le mois d'avril. Mille cinq cents de leurs camarades pourraient leur emboîter le pas avant la fin de l'année, poursuit le tabloïd, auquel la BBC et le Times font écho.

La fonction des forces britanniques restera l'entraînement et le soutien aux forces irakiennes, la sécurité de la frontière irako-iranienne ainsi que des voies d'approvisionnement. Elles conserveront également la capacité d'opérer contre les "groupes extrémistes et soutiendront l'armée irakienne" lorsque celle-ci le réclamera, a précisé le Premier ministre britannique.

Une telle annonce apparaît comme symbolique de la part d'un Tony Blair qui doit céder la tête du gouvernement avant la fin de l'année. Son soutien inconditionnel à l'option militaire choisie par Washington lui a coûté une bonne part de sa popularité, jetant une ombre sur ses dernières années à la tête de l'exécutif.

Le Danemark, un des fidèles alliés des Etats-Unis, annonce également, ce mercredi, le retrait total en août de ses quelques 460 soldats déployés en Irak. Les soldats danois sont stationnés pour la plupart à Bassorah, sous commandement britannique. Selon le Premier ministre danois, Anders Fogh Rasmussen, "le retrait du bataillon danois sera effectué en août et il sera remplacé par une unité d'hélicoptères". Cette dernière sera composée de "quatre hélicoptères avec un personnel d'une cinquantaine de militaires, en soutien aux forces britanniques", a précisé Anders Fogh Rasmussen.

Depuis l'invasion de l'Irak en mars 2003, l'armée britannique a perdu 132 de ses soldats. Six militaires danois sont morts depuis le déploiement des forces danoises en Irak pendant l'été 2003.

Aux Etats-Unis, malgré l'hostilité de l'opinion et du Congrès, désormais aux mains des démocrates, Georges W. Bush a quant à lui opté pour le déploiement de 21.500 hommes supplémentaires pour garantir le succès de la vaste opération de pacification entamée récemment à Bagdad et dans la province occidentale d'Anbar.