Les entreprises rechignent moins à embaucher des personnes handicapées

Par latribune.fr  |   |  325  mots
En 20 ans, les embauches de personnes handicapées sont passées de 7000 recrutements en 1987 à 111 000 en 2006, selon le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Le taux de personnes handicapées en entreprise atteint 4.3, 4.4 % en 2006, mais reste en-deça de l'obligation de 6 % fixée par la loi de 1987 pour les entreprises de plus de 20 salariés.

C'est mieux, mais la partie n'est pas gagnée. L'Agefiph, le fonds pour l'insertion professionnelle des personnes handicapées, qui célèbre ses 20 ans d'existence, a fait ce jeudi matin le point sur la pratique des entreprises en termes d'embauches des personnes handicapées. En deux décennies, celles-ci ont été multipliées par 16, passant de 7.000 recrutements en 1987 à 111.000 en 2006.

Concrètement, on est passé d'un taux de personnes handicapées en entreprise inférieur à 2% en 1987 à 4,3/4,4% en 2006", a-t-il souligné. "Il y a encore beaucoup de travail à faire pour l'emploi des personnes handicapées, mais la loi de 1987 (première loi exclusivement consacrée à l'emploi des handicapés, ndlr) est à la source d'un progrès considérable", a souligné Tanguy du Chéné, président de l'Agefiph, lors d'une conférence de presse à Paris.

Votée à l'unanimité en juillet 1987, la loi sur l'emploi des personnes handicapées a fixé à toute entreprise d'au moins 20 salariés l'obligation d'employer au moins 6% de personnes handicapées. A défaut d'embauches directes, les entreprises peuvent s'acquitter de cette obligation en signant des contrats de sous-traitance avec des ateliers protégés qui emploient des travailleurs handicapés, ou en versant une contribution annuelle à l'Agefiph, créé par cette loi pour favoriser l'embauche des personnes handicapées.

Néanmoins, "23% des entreprises assujetties à cette obligation d'emploi de 6% n'ont toujours aucun travailleur handicapé dans leurs effectifs", a indiqué Tanguy. du Chéné, et "le taux de chômage des personnes handicapées (20%, ndlr) est le double de celui des personnes valides".

Le principal enjeu pour les années à venir, a souligné Claudie Buisson, directrice générale de l'Agefiph, est de "redoubler d'efforts sur la qualification des personnes handicapées, qui ont un niveau de formation insuffisant, alors que les entreprises qui recrutent recherchent majoritairement des Bac +2". Selon l'Agefiph, 80% des personnes handicapées ont un niveau de formation inférieur ou égal au BEP ou au CAP, contre 60% pour le reste de la population.