Glaxo profite d'un portefeuille de produits en forme

Par latribune.fr  |   |  470  mots
Le groupe pharmaceutique britannique annonce un résultat en progression, et de bonnes nouvelles concernant les lancements de nouveaux médicaments. Il s'inquiète toutefois de la faiblesse du dollar.

Plus que les performances financières, ce sont les perspectives de développement du britannique Glaxo qui ont réjouit la communauté financière. Le titre s'est en offert une hausse de 1,93% dans l'après-midi, à 1.427 pence, une variation significative étant donné la capitalisation du groupe, soit 82 milliards de livres ou 123,3 milliards d'euros.

Le résultat net a progressé à 1,18 milliard de livres contre 1,12 milliard de livres et Glaxo estime que ce rythme de progression devrait atteindre 10% en 2007. Une perspective ambitieuse, qui s'explique notamment par le lancement, cette année, de deux produits majeurs aux Etats-Unis: le Tykerb, un traitement contre le cancer du sein, ainsi que le vaccin Cervarix, indiqué contre le cancer du col de l'utérus. Au total, cinq lancements de nouveaux médicaments devraient en théorie plus qu'équilibrer les pertes de recettes entraînées par l'arrivée à maturité de plusieurs médicaments du portefeuille de Glaxo. La demande pour l'Advair, un médicament destiné au traitement de l'asthme, et de l'Avandia, contre le diabète, marque le pas face à l'arrivée sur le marché de nouveaux médicaments concurrents.

Le tableau dressé par Jean-Pierre Garnier, PDG du groupe, à cette occasion, n'est pourtant pas des plus roses. Le dirigeant a certes fait part de perspectives plus ambitieuses que prévu pour cette année en termes de résultat net, mais a aussi reconnu que le contexte n'était pas des plus sereins pour le secteur. La question du taux de change pourrait notamment affecter les performances du groupe. Selon le directeur financier, le chiffre d'affaires global du groupe pourrait être négativement affecté de 4% si le dollar restait au faible niveau qu'il a connu au dernier trimestre 2006.

Or, la question monétaire représente un véritable challenge pour le secteur, qui réalise près de la moitié de ses bénéfices outre-Atlantique. Les labos européens sont jusqu'alors parvenus à masquer un effet dollar négatif grâce à la hausse régulière des prix de ventes des médicaments. Une habitude qui risque toutefois d'être contrecarrée par l'évolution du marché de la santé aux Etats-Unis. Le mouvement de concentration des mutuelles et des grossistes en médicament, ainsi que la prise d'ampleur du système Medicare, devenu en un an une force de négociation majeure face aux laboratoires, plaide en effet pour un ralentissement des niveaux de prix pratiqués outre-Atlantique.

Malgré ce risque de change, 2007 devrait être un crû exceptionnel pour Glaxo, grâce aux lancements de nouveaux produits. Mais l'année risque aussi de ressembler à un chant du cygne.

"La véritable année test pour Glaxo sera 2008, puisque le groupe doit perdre en décembre prochain le brevet de son anti-dépresseur Wellbutrin, ainsi qu'un comprimé contre la nausée, le Zofran", remarque un analyste.