Après VirginMega, la Fnac vend de la musique en ligne non protégée par DRM

Par latribune.fr  |   |  670  mots
Après VirginMega lundi, l'un de ses principaux concurrents, Fnacmusic, le site de la Fnac, a annonce la mise en vente le 17 janvier de 150.000 morceaux au format MP3, rouvrant le débat sur la protection des fichiers musicaux numériques.

Le site internet de téléchargement légal VirginMega.fr avait annoncé lundi qu'il allait proposer à la vente dans les prochains jours 200.000 morceaux de musique au format MP3, qui pourront être lus sur tous les baladeurs, dont les iPod d'Apple.

VirginMega a conclu un accord avec plusieurs labels indépendants pour mettre cette offre sur pied, et proposer en téléchargement payant en MP3 des morceaux d'artistes comme Anaïs, Bloc Party, dEUS, Isabelle Boulay, les derniers albums de Henri Salvador et Jean-Louis Murat ou encore Ennio Morricone.

La Fnac, pour sa part, a annoncé ce mardi la mise à disposition de 150.000 fichiers dépourvus de mesures techniques de protection (ou Digital Rights Management, DRM) issus des catalogues de labels indépendants comme Beggars ou Pias et d'artistes comme Anaïs, The White Stripes, Franz Ferdinand, Miossec, The Pixies, Prodigy, David Vendetta, Ismaël Lo, Mylo, Arctic Monkeys, Morcheeba.

Cette nouvelle offre répond à la volonté de la Fnac d'offrir à ses consommateurs une interopérabilité totale entre les titres téléchargés et tous les types de baladeurs, explique le distributeur dans son communiqué.

"A ce jour, nous constatons que les mesures de protection (DRM) constituent un frein réel au développement de la musique numérique. Ces protections, souvent incompatibles entre les lecteurs du marché, ne répondent pas aux
besoins du consommateur qui se détourne au final du téléchargement légal" déclare Frank Leprou, directeur général de Fnac.com.

VirginMega et Fnac.Music, les numéro 2 et 3 du marché de la musique en ligne en France derrière l'iTunes Music Store d'Apple, vendaient jusqu'à présent dans leur boutique de téléchargement des titres protégés par le système de DRM de Microsoft. Ils ne pouvaient donc être lus directement sur un iPod d'Apple, qui ne reconnaît que le DRM utilisée par Apple sur sa boutique iTunes. VirginMega et la Fnac avait échoué à exiger de pouvoir vendre des titres utilisant le système de DRM d'Apple. Les fichiers MP3, dénués de DRM, sont, eux, lisibles partout, y compris sur les iPod.

L'absence d'interopérabilité (compatibilité entre les différents types de matériels), introduite par les DRM, est souvent vue comme l'un des obstacles majeurs à l'explosion de la vente de musique en ligne "Ces protections (...) ne répondent pas aux besoins du consommateur, qui se détourne au final du téléchargement légal", a estimé le directeur général de Fnac.com, Frank Leprou.

En 2006, la musique numérique (internet et téléphonie mobile) n'a représenté que 5% des ventes de musique. De plus, la vente de musique sur internet ne représente qu' un tiers des ventes numériques, deux fois moins que la téléphonie.

L'UFC-Que Choisir, qui représente les consommateurs, s'est félicité du changement de cap de certains producteurs indépendants "qui ont décidé de délaisser les DRM , qui sont une vraie calamité pour les consommateurs et le développement de la musique en ligne".

Les majors restent pour l'heure réticentes à l'abandon des DRM. Leur légalisation et la pénalisation des tentatives pour les contourner sont d'ailleurs au coeur de la loi sur le droit d'auteur sur Internet (DADVSI) d'août 2006. Pour autant, elles observent l'évolution du débat.

"Il ne faut pas systématiser (la suppression des DRM), mais ça peut être une piste", a concédé le président de Sony-BMG France, Christophe Lameignère, également président du Syndicat national de l'édition phonographique (Snep). Il estime toutefois que l'interopérabilité est d'abord de la responsabilité des fabricants de matériel informatique, qui doivent rendre leurs appareils compatibles.

"Ce n'est pas aux artistes et aux producteurs de prendre des risques (en ôtant les protections sur leurs fichiers) à la place d'Apple et de Microsoft", a-t-il estimé, notant que le débat sur les DRM n'existe absolument pas aux Etats-Unis, contrairement à la France et au Royaume Uni.