Le London Stock Exchange gâte ses actionnaires pour contrer le Nasdaq

Par latribune.fr  |   |  404  mots
Toujours visée par l'OPA hostile lancée contre elle par la Bourse américaine, la Bourse de Londres prévoit de restituer 250 millions de livres à ses actionnaires sous forme de rachats d'actions.

Le London Stock Exchange (LSE) a annoncé ce matin qu'il va distribuer 250 millions de livres (381 millions d'euros) à ses actionnaires en procédant à des rachats de ses propres actions. Il s'agit là de sa dernière initiative pour tenter de convaincre les actionnaires de ne pas apporter leurs titres à l'offre lancée par le Nasdaq.

La Bourse électronique américaine, qui possède déjà près de 30% de celle de Londres, offre 1.243 pence par action du LSE, ce qui valorise ce dernier à 2,7 milliards de livres.

Depuis les premières approches - amicales - du Nasdaq, le London Stock Exchange refuse obstinément tout rapprochement. Son conseil d'administration a maintes fois exprimé son opinion sur la question. Et aujourd'hui, il redit "recommander fermement à ses actionnaires de rejeter cette offre totalement insuffisante".

L'issue de la bataille apparaît pour le moment bien indécise. Le titre du LSE se traite nettement au-dessus du prix offert par le Nasdaq (à plus de 1.300 pence), ce qui montre que les investisseurs croient à une surenchère de ce dernier. Mais à défaut d'une telle amélioration de l'offre, ils pourraient finir par se résoudre à apporter leurs titres. Car si le Nasdaq était amené à se retirer, le prix de l'action LSE risquerait fort de rechuter lourdement. Sans compter que, à l'heure où la Bourse paneuropéenne Euronext est reprise par le New York Stock Exchange, la perspective pour le LSE de demeurer isolé n'est pas forcément la meilleure qui soit.

A cet égard, le Stock Exchange continue à affirmer pouvoir prospérer tout seul. Ce matin, il a affirmé prévoir une hausse d'au moins 180% du nombre quotidien moyen de transactions sur sa plateforme électronique SETS, à 480.000, pour son exercice 2008.


Mariage Nasdaq - LSE : pas de problème de concurrence selon l'Office of Fair Trading
"Au vu des informations disponibles, l'OFT a décidé de ne pas transmettre le dossier de cette fusion à la Commission de la Concurrence", l'instance supérieure, a indiqué jeudi soir l'OFT, l'Office of fair trading, le gendarme de la concurrence britannique, dans un communiqué. Le maire de Londres, Ken Livingstone, avait appelé en novembre à un examen de cette OPA par l'OFT, espérant qu'une transmission du dossier à la Commission de la Concurrence pourrait bloquer l'opération. Il avait souligné dans une lettre à l'OFT que les deux Bourses étaient à son avis en concurrence directe pour les cotations, en particulier pour les cotations internationales et de petites et moyennes entreprises.