Le musée d'Orsay révèle l'art de Ferdinand Hodler

Par latribune.fr  |   |  335  mots
Peu connu en France, le Suisse Ferdinand Hodler (1853-1918) n'en est pas moins considéré comme l'un des pionniers de l'art moderne. En témoignent la centaine de paysages, portraits et tableaux historiques présentés au Musée d'Orsay aux côtés d'une sélection de photos et de dessins.

Il a inspiré Klimt, Schiele et les expressionnistes allemands. Considéré comme l'un des plus grands peintres de son temps en Suisse (sa terre natale), en Allemagne et en Autriche, Ferdinand Hodler (1853-1918) n'en reste pas moins peu connu du public français. Plus pour très longtemps heureusement. Une élégante exposition présentée au Musée d'Orsay permet de découvrir l'oeuvre de ce pionnier de la modernité. Pour l'occasion, les commissaires ont rassemblé une centaine de portraits, de paysages et de tableaux historiques. Tous sont présentés par thème, dans un ordre chronologique, aux côtés de photos et de dessins de l'artiste.

Hodler est venu à la peinture dès son plus jeune âge. Fils d'une famille modeste, il commence par travailler pour un peintre de vues alpestres de Thoune avant de rejoindre Genève pour vivre de son art. Ses premiers tableaux, très réalistes, ne sont pas du goût de ses compatriotes. Paris, par contre, l'encense en 1891 pour son tableau "La nuit". L'artiste, en prise avec la mort, y apparaît nu, entouré de couples de dormeurs enlacés tout aussi dénudés. Composition symétrique, horizontale, absence de perspective, décor simplifié... cette toile -exceptionnellement prêtée par la Suisse dont elle n'était encore jamais sortie - s'impose d'emblée comme un manifeste de la peinture de Hodler.

On retrouve ce même sens de la symétrie dans les portraits ou les paysages de l'artiste, d'une beauté à couper le souffle. Ce dernier y exalte la communion entre l'homme et la nature. Coloriste de génie, Hodler joue sur les reflets dans l'eau du lac, laissant apparaître derrière un brouillard informe et immatériel des bleus ou des verts éclatants. Il flirte aussi avec l'abstraction, sans pour autant sauter le pas, annonçant ainsi les maîtres à venir.


"Ferdinand Hodler, 1853-1918" au Musée d'Orsay, Paris (7è). Tél: 01 40 49 48 14. Jusqu'au 3 février. Catalogue, éditions Musée d'Orsay-RMN, 256 pages, 45 euros.