Le trafic de drogue génère 320 milliards de dollars par an

Le rapport mondial sur les drogues de l'ONUDC fait état d'une stabilisation de la production, du trafic et de la consommation de drogues dans le monde. Les revenus générés par le trafic de drogues (320 milliards de dollars) dépassent de loin ceux générés par le trafic humain (32 milliards de dollars) ou la vente d'armes légères (1 milliard de dollars).

Il est des domaines où une simple stabilisation est considérée comme une victoire. Le trafic de drogues en est un exemple. "Le train fou de la toxicomanie ralentit", se réjouit le directeur de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) Antonio Maria Costa. "Pour presque tous les types de drogues - cocaïne, héroïne, cannabis et stimulants de type amphétamine - il y a des signes de stabilité générale, en termes de culture, de production ou de consommation", explique-t-il en préface de l'édition 2007 du rapport mondial sur les drogues.

Les campagnes d'éradication des cultures ont permis une diminution très sensible des surfaces cultivées en pavot et en coca dans le monde, mais trouvent leurs limites en raison d'améliorations de la productivité agricole et des laboratoires de transformation. La production mondiale d'héroïne a atteint en 2006 le chiffre record de 606 tonnes (43% de plus qu'en 2005) en dépit d'une diminution globale de 10% des surfaces cultivées en pavot depuis 2000, notamment dans le "Triangle d'or" d'Asie du Sud-Est où elle a quasiment été éradiquée. Environ 92% de l'héroïne produite dans le monde provient d'Afghanistan.

La production de cocaïne est restée stable en 2006 à 984 tonnes malgré une réduction de 29% des surfaces cultivées entre 2000 et 2006. La Colombie reste le premier pays producteur (600 tonnes en 2006). Quelque 160 millions de consommateurs ont fumé 42.000 tonnes de cannabis en 2005 produit dans "au moins 172 pays et territoires".

Si le Maroc reste premier producteur de haschich, les surfaces cultivées y sont passées de 134.000 hectares en 2003 à 76.400 hectares en 2005. La production mondiale de drogues de synthèse, comme l'ecstasy, marque le pas à un peu moins de 480 tonnes.

L'ONUDC se félicite que la répression du trafic gagne en efficacité: en 2005, les saisies ont retiré du marché 42% de la production mondiale de cocaïne et 26% de celle d'héroïne. Face à la multiplication des saisies, les trafiquants tracent de nouvelles routes. "L'Afrique est la cible des trafiquants de cocaïne qui viennent de l'ouest (Colombie) et des trafiquants d'héroïne qui viennent de l'est (Afghanistan)", relève le directeur de l'ONUDC, Antonio Maria Costa.

L'ONU a également relevé des indices de trafic "encore faible mais croissant"" d'héroïne d'Afghanistan transitant par l'Afrique orientale et occidentale à destination de l'Amérique du Nord, principal consommateur mondial d'opiacés.

La bataille de la drogue semble toutefois impossible a gagné. Ne serait ce qu'en raison des sommes en jeu. "Le trafic de drogues génère plus de profit que n'importe quel autre trafic", rappelle l'ONUDC. En 2005, l'ONUDC a évalué à 320 milliards de dollars les revenus générés par le trafic de drogues. Les revenus générés par le trafic humain serait dix fois moins important (32 milliards de dollars), selon une récente évaluation de l'organisation internationale du travail (OIT).

Les diamants de sangs - ces pierres qui ont financé des guerres civiles au Liberia, en Sierra Léone ou en Angola - représenteraient de 3% à 15% du négoce légal de diamants. Enfin, les ventes d'armes légères généraient 1 milliards de dollars par an.

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