"Bayrou 2012 ! ", promettent ses supporters qui refusent d'avouer leur déception

Par latribune.fr  |   |  640  mots
Pas question pour les militants UDF de considérer que ce résultat du premier tour est un échec.

"Bayrou, 2012!", "Merci Bayrou!": juste après que se soient affichés les deux visages des gagnants du premier tour, les messages que scandent les sympathisants de François Bayrou sont des messages pleins d'optimismes, d'une ferveur et d'un dynamisme réels. Pas question pour eux de considérer que ce résultat est un échec.

"Ségolène Royal aura à tendre la main au président de l'UDF si elle veut remporter le second tour; elle devra envoyer le message clair d'un gouvernement de coalition avec la fin du clivage droite-gauche", déclare Jean-Pierre, jeune adhérent "actif", devant le siège de l'UDF, rue de l'Université. "C'était une belle campagne, et puis on se débarrasse de Le Pen", ajoute-t-il.

Alors que François Bayrou avait remporté seulement près de 7% des voix en 2002, un taux de 18% cinq ans après nourrit tous les espoirs pour la suite. "C'est comme pour Mitterrand et Chirac, il lui faudra une troisième fois pour l'emporter", affirme Nicolas, chef de produit, la trentaine. "La campagne a fonctionné avec un budget treize fois inférieur à celui de l'UMP et cela s'est à peine vu; François Bayrou a beaucoup éclairci son message depuis 2002 et pendant la campagne, et celui de dépasser le clivage droite gauche l'a fait décollé en janvier, le nombre d'adhérents a bondi pour atteindre 50.000 contre 30.000 il y a un an", relève ce militant fidèle, déjà engagé en 2002. Le taux de participation est aussi un grand sujet de satisfaction. C'est, au moins, une victoire pour la démocratie.

Du côté des parlementaires, l'humeur est aussi marquée par un optimisme débordant. "Nous sommes troisième, cela veut dire que nous sommes sur le podium; sept millions d'électeurs nous ont fait confiance! Ce score fait exister le centre: le paysage politique français est bouleversé", indique le sénateur et maire d'Arras Jean-Marie Vanlerenberberghe.

"La participation extraordinaire des Français montre que cette campagne a éveillé leur conscience, la question est désormais de savoir comment ils vont réagir aux législatives", ajoute le sénateur, qui cite comme idées phare de François Bayrou l'exonération des charges de deux nouveaux emplois par entreprise, la suppression de la caution pour les logements, sa position sur l'Europe et le souhait de promouvoir les marchés publics auprès des PME.

De son côté, le député Charles de Courson estime que ce premier tour est un "grand succès". "Un nouveau parti politique est né. Mais les deux partis gagnants auront-ils compris le message de sept millions de Français?", s'interroge le député, qui a établi le budget du projet de François Bayrou. Pour l'heure, il semble que ce ne soit pas le cas, quand, "à l'issue du premier tour, les candidats déclarent que la confrontation va croître et embellir", déplore le député.

Et pour le second tour? Les militants de l'UDF sont très partagés. Si l'on en croit les rumeurs, les jeunes se tourneront vers Ségolène Royal, et leurs aînés vers Nicolas Sarkozy. Sur la question de savoir ce que l'UDF comptait "faire" de ces 18% de voix pour le second tour, Charles de Courson s'est montré très clair: aucun parti ne sera privilégié. "On travaille autant avec des gens de centre gauche qu'avec des gens de centre droit, sans favoriser tel ou tel courant", a-t-il déclaré. "La question doit en revanche se poser pour les deux autres camps: veulent-ils changer?", a-t-il martelé, estimant que ce serait un "suicide" de camper sur sa position. Dans son intervention vers 21h15, François Bayrou a tenu le même discours, déclarant "ce soir la politique française a changé (...) il y a enfin un centre en France".