Coup d'envoi à la fusion ANPE-Unedic

Par latribune.fr  |   |  384  mots
Le projet de fusion ANPE-Unedic a été adopté ce jeudi en conseil des ministres. Il vise à la création d'un organisme unique chargé d'indemniser les chômeurs et de "faciliter" la recherche d'emploi.

Le projet de fusion ANPE-Unedic a été adopté ce jeudi en conseil des ministres, pour créer d'ici fin 2008 un organisme unique chargé d'indemniser les chômeurs et de "faciliter" la recherche d'emploi. Ce nouvel organisme unique sera chargé d'"assumer cinq missions : l'accueil, l'orientation, le placement, l'indemnisation et l'accompagnement du demandeur d'emploi", a expliqué le porte-parole du gouvernement Laurent Wauquiez.

Cette réforme répond à "trois objectifs simples : simplifier, avoir toutes les prestations dans un seul guichet et plus d'agents sur le terrain", a-t-il poursuivi. Selon Laurent Wauquiez, le Premier ministre François Fillon a souligné l'importance de cette réforme en affirmant que "sans fusion entre l'Unedic et l'ANPE, aucun progrès n'est possible pour le demandeur d'emploi". Nicolas Sarkozy s'est pour sa part réjoui devant le gouvernement affirmant que "cela faisait vingt ans qu'on parlait d'une fusion hypothétique et que, en sept mois, elle sera conduite à bon port et sans drame".

Après deux mois de concertations, le projet a réussi à rallier des organisations au départ hostiles, notamment la CFDT, qui préside l'Unedic en alternance avec le Medef depuis 1992 et critiquait initialement "un mariage de la carpe et du lapin".

Le futur organisme fusionné est baptisé provisoirement "France Emploi", et devrait permettre pour la première fois à un représentant de l'Etat de siéger, le directeur général étant nommé par le gouvernement.

Alors que dans les faits, la politique de rapprochement des guichets et de l'informatique est déjà en cours, les principaux reproches adressés à la fusion portent sur la pertinence d'une réforme de structure précipitée avant les municipales de mars. Plusieurs questions clé restent ainsi en suspens telles la formation professionnelle pour les chômeurs ou leur couverture sociale entre deux contrats de travail.

En outre, le projet se heurte à l'hostilité des syndicats de personnel qui craignent une évolution de leurs missions vers davantage de coercition. En principe, la fusion ne remettra pas en cause l'autonomie de gestion de l'assurance chômage par les partenaires sociaux qui continueront à fixer le montant des cotisations et de l'indemnisation chômage.

Mais pour Force Ouvrière, la fusion sonne le glas d'une forme de paritarisme, et les syndicats restent vigilants sur les détails qui seront dévoilés ce jeudi.