Comme annoncée par la Tribune dans son édition de mercredi, le cinéaste Luc Besson frappe à nouveau à la porte de la Bourse. Il vient d'ailleurs de lancer le processus d'introduction en Bourse de sa société de production et de distribution de films, EuropaCorp, avec l'enregistrement auprès de l'Autorité des marchés financiers (AMF) du document de base qui servira à sensisbiliser les investisseurs. Cette tentative de cotation est la deuxième pour le cinéaste après son projet de l'automne 2002. Si tout va bien, la première cotation sur Eurolist pourrait intervenir au début de l'été.

Dans un communiqué, le groupe explique que cette opération "devrait lui permettre de consolider son profil et sa visibilité ainsi que d'accélérer son développement à l'international". Relancée en 1999 par le cinéaste et son associé Pierre-Ange Le Pogam, EuropaCorp a produit ou coproduit 45 films, dont la série de "Taxi", "Arthur et les Minimoys", "Ne le dis à personne", ou "Quand j'étais chanteur".

Sur l'exercice clos le 31 mars 2007, elle a dégagé un bénéfice net de 8,2 millions d'euros et un bénéfice opérationnel de 11,5 millions sur un chiffre d'affaires de 158,7 millions. Son endettement au 31 mars ressortait à 50,5 millions d'euros sur des capitaux propres, part du groupe (en normes comptables françaises) de 57,0 millions.

EuropaCorp souligne que son activité est "la conception et la fabrication de contenus attractifs au fort potentiel de succès": ses 45 longs métrages ont totalisé près de 54 millions d'entrées, soit plus d'un million par films.
Au vu des projets en cours, EuropaCorp vise pour l'exercice actuel une croissance du chiffre d'affaires "comparable" à celle de 7,1% enregistrée en 2006-2007.

A moyen terme, avec des projets de films à vocation internationale à plus gros budgets et quatre films d'animation, dont des versions deux et trois d'Arthur, prévus sur les quatre prochains exercices, elle estime que la croissance pourrait jusqu'à doubler de rythme par rapport à 2007-2008.

Elle table parallèlement sur un taux de marge opérationnelle accru de près de moitié à un horizon de quatre ans.
EuropaCorp compte y parvenir avec la progression de son activité, sa maîtrise des coûts de production et des risques financiers, la montée en puissance de son catalogue et le contrôle des charges variables comme les coûts de distribution. Ces objectifs sont néanmoins assortis d'un bémol important, à savoir que "le succès d'un film auprès du public ne peut être garanti".

Le capital d'EuropaCorp est constitué à ce jour de 15,4 millions d'actions, auxquelles s'ajoutent potentiellement 1,289 million d'actions pouvant provenir de l'exercice de bons de souscription attachées à des obligations (Obsar) et 277.00 autres de l'exercice de bons de souscription de parts de créateurs d'entreprise.

Luc Besson est le principal actionnaire d'EuropaCorp via sa société Front Line (72,92%). Son associé Pierre-Ange Le Pogam possède 15,92% du capital et la GCE JIC (groupe Caisse d'épargne) 5,55%. Elle a l'intention de distribuer sous forme de dividende entre 20% et 40% de son résultat net annuel.