La croissance américaine pourrait être affectée par la crise des "subprime mortgage", selon BNP Paribas

La direction des études économiques de BNP Paribas estime que les problèmes induits par l'augmentation des défauts de paiement sur les "subprime mortgage" pourraient aggraver le phénomène de correction immobilière aux Etats-Unis. Et peser de fait sur la croissance de la première économie mondiale.

La crise des "subprime mortgage", ces prêts hypothécaires à hauts risques, pourrait bien à terme peser sur l'économie américaine. Selon la direction des études économiques de BNP Paribas, la hausse des taux de défaut de paiement pour les "subprime" pourrait aggraver encore la correction immobilière qui sévit actuellement aux Etats-Unis et qui a déjà amputé d'un point environ la croissance américaine au second semestre 2006.

Depuis plusieurs semaines, la hausse des taux de défaut de paiements inquiète les acteurs financiers mondiaux, notamment depuis la faillite annoncée de New Century Financial, deuxième prêteur de "subprime" aux Etats-Unis.

Ces prêts hypothécaires sont accordés généralement aux acquéreurs disposant de peu d'apports, qui se laissent séduire par des montages financiers à risques (taux variable, remboursement différé, mensualités faibles sur les premières années, suivies par une hausse vertigineuse). De nombreux Américains ont pu ainsi accéder à la propriété, pour des maisons qui n'étaient pas dans leurs moyens. Du coup, le taux de défauts de paiement est passé de 5% en 2005 à près de 10% actuellement.

Dans un premier temps, cette augmentation n'a pas eu d'effets négatifs sur le marché du travail dans la construction. Mais BNP Paribas estime qu'une aggravation du phénomène, avec l'augmentation des saisies immobilières, pourrait venir gonfler le stock des logements disponibles à la vente, exerçant ainsi une pression à la baisse sur les prix, et prolongeant la correction immobilière aux Etats-Unis. Certains observateurs vont jusqu'à prédire un taux de saisie pour les prêts "subprime" de 20%.

A cela s'ajoute une baisse de la demande de logements, induite par le durcissement des critères de distribution de prêts par certains établissements. La poursuite de cette nouvelle tendance renforcerait la baisse de l'activité immobilière et réduirait du même coup les effectifs occupés dans le secteur. La baisse des prix du logement pourrait alors se répercuter sur la croissance, les dépenses des consommateurs représentant les deux tiers de l'activité économique américaine.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.