Les syndicats inquiets de la nouvelle structure gouvernementale

Par latribune.fr  |   |  359  mots
Du côté des organisations syndicales, on s'interroge sur le redécoupage opéré entre le ministère de l'Economie et celui, nouveau, des Comptes Publics. Elles craignent que les questions sociales soient désormais subordonnées à la politique économique.

Suite à la mise en place de l'équipe Fillon, les partenaires sociaux se posent des questions sur la séparation entre les volets social et économique intervenue lors de la formation du gouvernement. Le syndicat CFTC estime que le dossier de l'emploi, accordé à Jean-Louis Borloo au ministère de l'Economie, des Finances et de l'Emploi, apparaît "surtout économique et déconnecté de celui des relations sociales". "L'emploi doit être un emploi dont la qualité doit être encadrée par des négociations avec les partenaires sociaux", ajoute la confédération chrétienne, concluant "emploi et relations sociales sont donc intimement liés".

Même interrogations chez la CFDT, qui demande des "précisions" sur "l'articulation à venir entre la question de l'Emploi et l'ensemble des questions sociales liées au travail, affectées à un autre ministère". Le syndicat juge néanmoins que "la connexion de l'Emploi et de l'Economie peut aller dans le bon sens."

La CGT s'interroge également sur le redécoupage du Ministère de l'Economie et des Finances, et la création d'un ministère des Comptes Publics, s'inquiétant de "l'éclatement des ministères sociaux". "Qui va prendre le dessus? La logique financière ou les besoins sociaux et la stratégie de développement de l'emploi et la production?".

Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, espère quant à lui que ce nouveau ministère sera "au service de la politique économique et de l'emploi" et n'imposera pas "une vision comptable à l'ensemble du gouvernement". Le syndicaliste s'est dit toutefois "satisfait qu'il y ait un ministère du Travail de plein exercice dans un gouvernement resserré, avec à sa tête un homme de dialogue" en la personne de Xavier Bertrand.

Un redécoupage apprécié également par l'Union Professionnelle Artisanale (UPA). Le syndicat estime que ce choix est à même de "rationaliser l'organisation gouvernementale", traduisant "une volonté d'efficacité" et répondant à "la nécessité de faire des économies budgétaires".

La CFE-CGC souligne de son côté "l'oubli de l'industrie" dans "l'énoncé des départements ministériels" alors qu'elle "représente près de 21% de notre économie".