Siemens aquiert UGS et met en Bourse sa division automobile

Par latribune.fr  |   |  475  mots
Le géant allemand qui tient ce jeudi une assemblée générale des actionnaires à haut risque veut prouver qu'il n'est pas paralysé par les affaires de corruption et l'amende record infligée par Bruxelles. Siemens acquiert un éditeur américain pour 2,7 milliards d'euros et choisit finalement d'introduire en Bourse sa filiale de sous traitance automobile, VDO.

Confronté depuis deux mois à un énorme scandale lié à des affaires de corruption à grande échelle, sans compter l'amende record de plus de 400 millions d'euros infligée mercredi par Bruxelles pour entente sur les prix, Siemens décide de repartir à l'offensive sur le terrain du business. Histoire de prouver qu'il n'est pas paralysé par cette série noire. Le conglomérat allemand qui tient ce jeudi son assemblée générale à haut risque a conclu dans la nuit de mercredi à jeudi le rachat de l'éditeur texan de progiciels UGS Corp. pour 3,5 milliards de dollars (2,7 milliards d'euros), dettes comprises. Par ailleurs après avoir envisagé une cession, il a choisit d'introduire en Bourse (IPO) sa division automobile VDO.

Dans un communiqué, Siemens a ajouté qu'il commencerait immédiatement les préparatifs de l'IPO, une opération qui donnera selon lui à sa division d'ingénierie automobile des ressources et une flexibilité financières plus grandes pour sa croissance future. Plus question pour Siemens de se débarrasser de VDO: il entend même y conserver une participation majoritaire.

VDO, qui a réalisé sur le dernier exercice clos un chiffre d'affaires de 10 milliards d'euros et une marge d'exploitation de 6,7%, est l'un des plus grands fournisseurs mondiaux d'électronique automobile. Sa gamme de produits va des composants pour l'injection électronique de carburant aux airbags en passant par les outils de navigation et les autoradios.

S'agissant d' UGS, basé à Piano au Texas, l'éditeur de progiciels appartient actuellement à trois fonds de private equity, Bain Capital, Silver Lake Partners et Warburg Pincus, qui l'avaient racheté à Electronic Data Systems en mars 2004 pour 2,05 milliards de dollars.

Dans son communiqué, Siemens indique que l'acquisition d'UGS lui permettrait d'ajouter au portefeuille de technologies d'automatisation de sa branche A&D des logiciels industriels de planification, de conception et de simulation.

Par ailleurs, le groupe publie son résultat du premier trimeste pénalisé par une lourde amende infligée par la Commission européenne. Entre octobre et fin décembre, le bénéfice net a atteint 788 millions d'euros. Ce chiffre comprend une charge exceptionnelle de 423 millions d'euros, correspondant au paiement de l'annonce européenne record de 418 millions annoncée mercredi pour une entente illégale sur les prix dans les appareillages électriques.
Les analystes interrogés par l'agence financière AFX News tablaient, sans cet élément exceptionnel, sur un bénéfice net de 973 millions.

Le bénéfice d'exploitation a aussi dépassé les attentes en augmentant de 51% sur un an à 1,631 milliard d'euros, comme le chiffre d'affaires qui a grimpé de 6% à 19,068 milliards. Les analystes tablaient sur un bénéfice de seulement 1,461 milliard et un chiffre d'affaires de 18,837 milliards.

Le groupe a aussi réaffirmé que toutes ses divisions atteindraient au deuxième trimestre les objectifs de marge qui leur sont fixés. Quatre étaient encore en dessous au premier trimestre.