Poussé par la boulimie des fonds de "private-equity" et des conditions de financement favorables, au moins jusqu'à cet été, le marché des fusions-acquisitions vole de record en record. D'après les chiffres à fin septembre publiés par Thomson Financial, les opérations de fusions-acquisitions ont atteint sur les neuf premiers mois de l'année un volume de 3.624 milliards de dollars. Soit une augmentation de 50% par rapport aux neuf premiers mois de l'année dernière. Ce chiffre éclipse du même coup le précédent record établi sur l'ensemble de l'exercice 2006.
Mais à y regarder de plus près, le rythme des fusions-acquisitions est depuis cet été considérablement retombé en raison de la crise des "subprime", les crédits hypothécaires à risque aux Etats-Unis, et du durcissement des conditions de financement sur le marché du crédit. Du coup, en septembre, Thomson Financial n'a enregistré que 192 milliards de dollars d'opérations, soit une chute de quelque 66% par rapport à juillet dernier. Il s'agit là du mois le plus pauvre en fusions-acquisitions depuis août 2005.
Cet assèchement est particulièrement flagrant sur le marché du crédit où les volumes de placement se sont repliés de près de 50% entre le deuxième et le troisième trimestre, tombant à 1.000 milliards de dollars contre 2.000 milliards de dollars. Les souscriptions ont largement été boudées par les investisseurs, principalement sur le segment des titrisations qui s'est contracté de 19%.