Pour les syndicats, il est difficile de dissocier la question de l'alerte sur les dépenses maladie, dont la procédure a été déclenchée mardi par le comité idoine, de celle des quatre franchises sur les soins que le gouvernement promet de mettre en place dès 2008. Que ce soit le plan gouvernemental de mesures attendu d'ici un mois et qui doit permettre de dégager 900 millions d'euros parmi les dépenses d'asurance maladie pour 2007 ou les franchises, les syndicats sont hostiles à des décisions qui pèseraient sur les assurés, comme c'est le plus probable.
Le dérapage des comptes de la branche maladie de la Sécu, plus important qu'annoncé, "est la conséquence de deux facteurs: un système de soins mal organisé et le non respect par les médecins de leurs engagements en matière d'économie", estime la CFDT. De son côté, la CGT rappelle qu'elle "n'a eu de cesse de dénoncer la gestion comptable de l'assurance maladie, gestion en totale rupture avec la réponse aux besoins des assurés sociaux". Le syndicat de Bernard Thibault souligne également que la réforme de la sécu de 2004 a eu "pour effet d'éloigner un nombre grandissant de nos concitoyens de l'accès aux soins".
Dans ces conditions, "la question du financement des dépenses de santé ne peut durablement être occultée par des mesures au coup par coup qui instaurent toujours plus profondément un système à deux vitesses", constate la FSU. Alors que les mesures envisagées devraient porter sur les arrêts maladie et et les taux de remboursement, la CFDT indique qu'elle "s'opposera à des mesures qui pénaliseraient les assurés et rendraient l'accès aux soins des plus démunis encore plus difficile". De son côté, la fédération FO des hôpitaux "met en garde le gouvernement contre toute tentative d'exiger des établissements publics de santé qu'ils procèdent à de nouvelles restrictions économiques" car ceux-ci sont déjà "dans une situation budgétaire préoccupante".
Quant à la mise en place de nouvelles franchises sur les soins, la CGT juge que cette mesure serait tout bonnement "socialement injuste, économiquement inefficace et dangereuse pour la santé publique". Cette analyse est partagée par le chercheur au Cevipof (le Centre de recherche de Sciences Po) Bruno Palier, spécialiste des systèmes de santé. Dans une interview à Libération jeudi, il estime que la mise en place des franchises "coûtera plus cher aux patients et aura pour conséquence d'accroître les inégalités de santé", les personnes n'ayant pas les moyens de payer de leur poche des franchises non remboursées par la sécu devant "attendre avant d'aller se faire soigner", ce qui sera "catastrophique". Pour ce chercheur, "si on ne touche pas aux modes de rémunérations des professionnels de santé", en l'occurence le paiement à l'acte, "rien ne bougera". Ou plutôt si: en pire pour une partie des assurés.
Trou de la Sécu : les syndicats s'opposent à des mesures pesant sur les assurés
|
1
GéoLean attend une nouvelle dynamique de son « Doing Center»
2
WorldCom et Qwest dans la ligne de mire de la SEC
3
À quoi sert l’État actionnaire ?
4
L'activité économique de la France stabilisée en septembre à -5% de son niveau d'avant-crise
5
Shanghai Automotive crée le plus grand groupe chinois automobile
-
Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.
Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !