La guerre des cartes illimitées bat son plein. Les exploitants de salles de cinéma ont la vie dure. Pour résister, mk2 choisit de s'allier à son concurrent historique UGC. Dès la rentrée, ils proposeront une seule et même carte illimitée pour accéder à toutes leurs salles de cinéma, à Paris et en Europe.
Cette nouvelle alliance va bouleverser l'offre de cinéma à Paris. Pour 19,80 euros par mois, vous pourrez accéder à toutes les salles mk2 et UGC (540 en France) ainsi qu'aux 26 cinémas d'art et d'essais parisien. Cela représentera également plus de la moitié des salles parisiennes, soit plus de 15 millions de spectateurs.
De quoi faire grincer des dents le groupe Europalaces (Gaumont et Pathé). En effet, en 2002, c'est avec lui que mk2 avait choisi de s'unir pour faire face à leur concurrent commun UGC. L'alliance avec Gaumont autour de la carte Le Pass avait tout de satisfaisant, jusqu'à cette année. En cause: le cinéma mk2 de Beaugrenelle, dans le 15e arrondissement de Paris va être démoli pour être remplacé par un multiplexe Pathé. Une vraie trahison pour Martin Karmitz, fondateur de mk2 et patron depuis 1967. Ni une, ni deux, il met fin à l'alliance avec Europalaces, une décision "inéluctable" d'après lui.
Les plus grands perdants sont certainement les titulaires de la carte Le Pass qui donnait accès à toutes les salles mk2, Gaumont et pathé. Le patron de mk2 se veut rassurant: "certains de nos abonnés sont inquiets, mais ils auront encore accès aux salles mk2 pendant un an à compter du début de la validité de leur carte". Pourtant, de son côté, Gaumont et Pathé avaient fait savoir début juin que Le Pass ne donnerait plus accès aux onze cinémas mk2, indiquant que chaque abonné se verrait préciser par courrier "les modalités d'utilisation de sa carte".
Le Centre national de la cinématographie (CNC) a accordé son agrément vendredi dernier pour le rapprochement entre UGC et mk2. Une autorisation temporaire jusqu'au 14 mars 2009. La vigilange s'imposait. En effet, "le poids représenté par cette alliance justifie une surveillance particulière de son impact sur le marché parisien de l'exploitation et de la distribution" a souligné le CNC dans son communiqué.
La Société civile des Auteurs-Réalisateurs-Producteurs (ARP) et la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD) dénoncent, eux, "une fragilité accrue des salles indépendantes et une destabilisation des relations commerciales avec les autres professionnels de la filière cinématographique". Selon eux, cette union met en péril les salles indépendantes.