Encore une succession d'un grand patron français qui se passe mal. Eiffage annonce ce vendredi dans un communiqué la démission surprise de son directeur général, Benoît Heitz, "pour convenance personnelle".

Le groupe de BTP et de concessions indique que son conseil d'administration a renommé Jean-François Roverato, qui ne conservait depuis avril que les seules fonctions de président non exécutif du groupe, au poste de P-DG en attendant la sélection d'un nouveau directeur général.

Sans préjuger des raisons "personnelles" qui explique ce départ, on peut se demander si Benoît Heitz, pourtant préparé pendant de long mois par son mentor, a su trouver sa place face à un Jean-François Roverato que son amour pour l'opéra n'a pas distrait du suivi de la marche de l'entreprise et de la bataille contre l'espagnol Sacyr monté à 33% du capital et qui a tenté en vain d'en prendre le contrôle.

D'autres grands groupes français comme Saint-Gobain ou EADS et Airbus ont connu ces derniers mois des successions délicates tant il est vrai qu'on ne remplace pas facilement la génération des patrons tricolores qui ont dû laisser les rênes dernièrement. Certains y réussissent plus que d'autres comme Bruno Lafont qui a remplacé Bertrand Collomb aux commandes de Lafarge.