Diabète : le coût de la prise en charge multiplié par deux en cinq ans

La part des diabétiques au sein de la population française a connu une hausse annuelle moyenne de 5,7% entre 2000 et 2005 et devrait continuer à croître rapidement à l'avenir. En 2005, le coût des traitements pour le diabète et les facteurs de risque cardiovasculaire a représenté 1,8 milliard d'euros de remboursements.

Le diabète ne cesse de progresser en France. Le nombre de personnes touchées par cette pathologie a doublé en dix ans et la prévalence a fortement augmenté entre 2000 et 2005, avec un taux de croissance annuel moyen de 5,7%. Ce rythme devrait aller croissant, sous l'influence de facteurs favorisants comme la surcharge pondérale et la sédentarité. Ainsi, d'après l'étude menée par l'assurance maladie, cette récente hausse du nombre de diabétiques indique que "la France n'est pas à l'abri de l'épidémie mondiale annoncée depuis plusieurs années" et qui pourrait se traduire "par une prévalence supérieure à 9% en Europe et proche de 10% en Amérique du Nord, en 2025". Au premier janvier 2006, la France comptait environ 2,3 millions de personnes traitées.

Cette augmentation du nombre des patients, combinée à une meilleure prise en charge de la maladie et des facteurs de risque cardiovasculaire, a multiplié par deux le coût du remboursement des traitements en cinq ans. En 2005, 8 diabétiques sur 10 ont été remboursés à 100% par l'assurance maladie au titre d'une affection longue durée, contre 75% des patients en 2000. En quelques années, la prévention des complications cardio-vasculaires des diabétiques a progressé, avec une augmentation de la prise en charge médicamenteuse de ces facteurs de risque. Au total, le traitement médicamenteux d'un patient diabétique a atteint en 2005 un montant annuel de 760 euros en moyenne, contre 539 euros en 2000. Si bien qu'en 2005, le coût de ces traitements a représenté 1,8 milliard d'euros de remboursement pour l'assurance maladie.

Ralentissement de la croissance des dépenses de médicaments
Les dépenses de remboursements de médicaments ont atteint 20,3 milliards d'euros en 2006, marquant ainsi le pas. 2,5 milliards de boîtes et flacons remboursés et délivrés par les pharmacies de ville, ce qui correspond à une baisse de 6,7% (en quantité) par rapport à 2005. Sur le seul régime général, la croissance des dépenses de remboursement des médicaments se limite à +1,4% en 2006, contre +4,7% l'année précédente. Comme les prix ont diminué de 3% entre 2005 et 2006, les dépenses corrigées de l'effet prix ont augmenté de +4,4% (contre en moyenne +7% au cours des trois précédentes années), indique l'assurance maladie. Cette dernière explique ce ralentissement par un développement sans précédent des médicaments génériques, des baisses de prix importantes sur certains produits, ainsi que par les actions menées pour limiter les prescriptions d'antibiotiques et de psycholeptiques (anxiolytiques et hypnotiques). La vague de déremboursements de médicaments, intervenue en mars 2006, a également contribué à contenir la hausse. L'assurance maladie pointe en revanche des "facteurs de croissance importants" qui nécessitent, selon elle, de "redoubler d'efforts". Les nouveaux médicaments mis sur le marché ont ainsi un coût élevé et occupent une part croissante des dépenses. La part de plus en plus importante des traitements pris en charge à 100%, pour les patients atteints d'affections longue durée (cancer, sida, diabète etc.) et la présence croissante des médicaments traitant ces pathologies en pharmacie de ville pèsent également sur les montants de remboursement de médicaments.

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