Depuis l'éviction surprise fin avril du PDG d'Eramet, Jacques Bacardats, les interrogations étaient grandes sur le devenir d'Eramet. Dans un communiqué publié ce lundi, les actionnaires de référence du groupe minier, à l'origine du départ du PDG, indiquent qu'ils ont convenu de prolonger pour un temps - un an en fait - le pacte d'actionnaires qui les lie.

Ces derniers avaient jusqu'au 30 mai pour le dénoncer sans quoi le pacte est reconduit tacitement pour un an, jusqu'à fin juin 2008. "Sorame-Ceir (37% du capital, représentant la famille Duval, ndlr) et Areva (26%) s'étant informés mutuellement de leur intention de ne pas dénoncer ce pacte avant le 1er juin 2007, il sera à nouveau reconduit pour une durée d'une année à compter du 1er juillet 2007", indique le communiqué. Ce pacte d'actionnaires, en vertu duquel Sorame-Ceir et Areva détenaient ensemble 63,24% du capital et 74,40% des droits de vote, avait été signé le 17 juin 1999.

Ce pacte avait été conclu pour une durée de sept ans venant à expiration le 30 juin 2006, renouvelables par périodes d'une année --à défaut de dénonciation un mois avant l'expiration de sa durée initiale ou d'une période de renouvellement.Il avait été reconduit à compter du 1er juillet 2006 pour une durée d'un an.

L'annonce de sa reconduction lève en partie l'incertitude qui planait sur les intentions des principaux actionnaires depuis que ceux-ci ont fait tomber le 25 avril à la surprise générale le PDG du groupe Jacques Bacardats, remplacé par Patrick Buffet, membre du conseil de surveillance du groupe nucléaire.

Depuis, tous les scénarios sont envisageables, dont un renforcement d'Areva dans Eramet comme une sortie partielle du capital du groupe nucléaire, Anne Lauvergeon, la présidente du directoire d'Areva, ayant estimé récemment que sa part dans Eramet était "trop peu ou pas assez".
Les actionnaires auraient pu profiter de l'échéance du pacte pour réaliser des opérations sur le capital..

Pour autant la reconduction du pacte ne signifie pas nécessairement que le capital d'Eramet restera verouillé un année entière. Areva et la famille Duval peuvent en effet céder leurs parts, dès lors qu'ils respectent le droit du premier refus mutuel sous toute cession de bloc important.