Les Etats-Unis amorcent un retrait limité d'Irak

Par latribune.fr  |   |  514  mots
George W. Bush a annoncé le retrait de 21.500 soldats d'ici à l'été 2008. Mais il souhaite que les Etats-Unis restent "engagés" dans le pays tant qu'il ne sera pas pacifié.

L'administration Bush n'a toujours pas trouvé de stratégie de sortie du bourbier irakien. S'adressant hier soir à ses compatriotes, le président des Etats-Unis s'est félicité des "progrès" accomplis par l'armée américaine en Irak. "Grâce à ces succès, nous pouvons commencer à voir nos soldats rentrer à la maison", a déclaré George W. Bush. Evoquant pêle-mêle un repli des violences communautaires, des progrès en matière de reconstruction et les efforts de la "jeune démocratie irakienne", le président a annoncé qu'il validait les propositions du général commandant les troupes étrangères en Irak, David Petraeus. En début de semaine, celui-ci a préconisé une réduction du contingent d'au moins 21.500 hommes d'ici à l'été 2008. Un désengagement progressif qui permettrait à 5.700 soldats de quitter le pays d'ici à Noël et au nombre de brigades de combat de passer de 20 à 15 d'ici à juillet 2008, alors que 168.000 militaires américains y sont actuellement déployés.
George W. Bush a toutefois prévenu qu'il n'était pas question pour les Etats-Unis de quitter précipitamment l'Irak, les dirigeants irakiens étant, selon lui, favorables à un engagement américain durable tant que le pays ne serait pas pacifié. "Ils se rendent compte que pour réussir, ils ont besoin d'un engagement politique, économique et militaire des Etats-Unis qui s'étende au-delà de ma présidence", a déclaré le président. En somme, ce sera vraisemblablement à la prochaine administration, démocrate ou républicaine, d'établir le calendrier de sortie de l'ancienne Mésopotamie.
Le discours de George W. Bush a suscité une levée de bouclier dans le camp démocrate. Candidat à l'investiture pour la présidentielle de 2008, Barack Obama a vertement critiqué un retrait limité qui, après un renforcement des troupes sur le terrain, "consistera à se retrouver l'été prochain avec le même nombre de soldats qu'un an plus tôt". "Nous devons en finir avec cette guerre et établir un calendrier qui nous permette de sortir l'ensemble de (nos) troupes l'année prochaine", a déclaré Barack Obama. Egalement candidat à la présidentielle du camp démocrate, John Edwards a estimé qu'il aurait été "intelligent" pour le président d'annoncer le retrait "immédiat de 40 à 50.000 soldats". "Combien de temps l'Amérique va-t-elle rester là-bas ?", s'est interrogé le candidat, estimant que les dirigeants irakiens "avaient déjà disposé de plusieurs années" pour réconcilier et reconstruire le pays.
L'hôte de la Maison-Blanche a présenté sa "stratégie" pour l'Irak alors qu'une enquête NBC/Wall Street Journal a révélé jeudi que 30% des Américains approuvaient actuellement sa gestion de la guerre, soit huit points de plus qu'en juillet. Cette amélioration ne saurait masquer le désarroi de ses compatriotes. Interrogés sur l'issue la plus acceptable pour les Etats-Unis, 24% des sondés estiment que les forces américaines devraient rester en Irak jusqu'à ce que le pays devienne une démocratie stable, 37% prônent un retrait d'ici un an et 26% réclament un rapatriement immédiat des troupes.