Polémique sur la suppression possible de milliers d'emplois au Fret SNCF

Malgré un léger redressement au premier semestre, des milliers de postes pourraient disparaître dans la branche transport de marchandises de la SNCF, lourdement déficitaire. Olivier Marembaud, directeur général délégué de cette activité, ne veut pas chiffrer cette réduction d'effectif, mais affirme qu'elle sera "très significative". La Direction de la SNCF, elle, dément tout chiffre de suppressions d'emplois. Les syndicats veulent être reçus par le Premier ministre.

Afin de sortir sa branche fret de la crise, la SNCF a engagé en mars dernier un plan de restructuration. Olivier Marembaud, le directeur général délégué du Fret SNCF, a annoncé ce mercredi matin que plusieurs milliers d'emplois pourraient être supprimés dans ce cadre. "Les efforts de productivité impliquent des réductions d'emplois. Je ne les chiffre pas aujourd'hui, tout dépendra de la capacité de rebond de la boîte", a expliqué devant la presse le responsable en poste depuis novembre 2006.

Olivier Marembaud est resté évasif quant au nombre précis d'emplois concernés parmi les 20.000 salariés du fret. "Ce sera très significatif, ce ne sera pas quelques centaines d'emplois. Est-ce que c'est 1.000, 4.000 ou 5.000, je ne sais pas", a-t-il confié.

Cette réduction des effectifs interviendrait après la fermeture partielle de l'activité fret dans 262 gares. A partir du 30 novembre, ces dessertes n'assureront plus le chargement et le déchargement de wagons de marchandises "isolés", mais seulement des trains entiers au contenu homogène.

L'activité fret de la SNCF a généré 250 millions d'euros de pertes courantes en 2006. Un plan lancé en 2003 avait pourtant prévu de réduire ce déficit à 47 millions d'euros. A son arrivée à la tête de l'entreprise de transport public, l'été dernier, Anne-Marie Idrac a affirmé que le fret subissait "une crise économique et financière". L'ouverture à la concurrence des transports de marchandises en avril dernier a encore un peu plus fragilisé cette branche de la SNCF. Entre janvier et mai cette année, le fret a toutefois repris quelques couleurs, l'activité ayant crû de 4%.

Les déclarations d'Olivier Marembaud risquent d'envenimer les discussions avec les syndicats. La direction doit rencontrer les représentants des confédérations dès le mois d'octobre pour aborder la question du service minimum.

De fait, la direction de la SNCF s'est empressée de revenir sur les déclarations du nouveau patron du fret en démentant tout chiffre de suppression d'emplois, soulignant que ces dernieres font l'objet de négociations régulières avec les syndicats. Ceux-ci, furieux, ont en tout cas immédiatement demandés à être reçu par le Premier ministre François Fillon.

L'affaire tombe d'autant plus mal que le gouvernement tente actuellement de renégocier les fameux régimes spéciaux de retraite dont ceux de la SNCF. Le dirigeant de la CGT, Bernard Thibault, a brandi ce mercredi la menace d'appel à la grève pour rééditer les grands mouvements sociaux de 1995 quand le Premier ministre d'alors, Alain Juppé, avait déjà voulu toucher à ces régimes spéciaux.

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