Le dollar faible n'est pas le seul problème de l'euro, selon Christine Lagarde

Par latribune.fr  |   |  349  mots
Le niveau de l'euro doit non seulement être comparé au billet vert, mais aussi aux monnaies chinoise et japonaise, estime la ministre de l'Economie.

Il n'y a pas que le dollar dans la vie: c'est en substance ce qu'a déclaré ce matin la ministre de l'Economie et des Finances, Christine Lagarde, sur France Inter. Alors que le recul du dollar semble inexorable - hier, le billet vert a de nouveau atteint un plus bas face à la monnaie unique, à 1,4348 dollar pour un euro - Mme Lagarde ne veut pas oublier le yuan chinois et le yen japonais. Deux monnaies qui, elles aussi, baissent vis-à-vis de l'euro, rendant les produits "made in Europe" un peu moins compétitifs dans ces pays.

Ainsi, depuis l'amorce d'une réévaluation de la monnaie chinoise - forcée par les Américains - le yuan s'est quand même, depuis 2005, déprécié de 5% vis-à-vis de l'euro. Quant au yen, il a perdu 29% face à l'euro depuis la mi-2005. Dans ces conditions, les évolutions du billet vert face à l'euro - passé de 1,3640 le 30 décembre 2005 à 1,4348 hier, paraissent, somme toute, limitées.

"Ne regarder que l'euro et le dollar, c'est faire preuve d'un peu d'étroitesse d'esprit", a ainsi souligné la ministre, dans le sillage de la réunion des sept pays les plus industrialisés, le G7, qui s'est tenu le week-end dernier à Washington.

Toujours sur France Inter, Christine Lagarde a par ailleurs déclaré que l'euro fort ne décourageait en rien les flux d'investissements étrangers d'entrer en France. "Un investisseur regarde son retour sur investissement et la distribution du risque", a-t-elle souligné. Elle a en outre estimé que l'inflation était maîtrisée en France, mais que l'écart entre riches et pauvres devait être limité par soucis de cohésion sociale.

Dans ce cadre, elle a déclaré que la conférence sur l'emploi et le pouvoir d'achat allait aider à voir si les allègements de charges sociales accordés aux entreprises devaient être "conditionnés ou non" à des négociations salariales annuelles. "On s'est aperçu au cours des années que, grâce à l'augmentation progressive du SMIC, les salaires minima dans les branches n'ont pas évolué faute de négociations", a-t-elle expliqué.