Les spéculations sur le successeur de Wolfowitz à la tête de la Banque Mondiale vont bon train

Par latribune.fr  |   |  357  mots
Les Européens ne devraient pas s'opposer à la tradition établie de la nomination d'un Américain par Washington. On parle entre autres de Robert Zoellick, ancien représentant américain au Commerce.

Alors que les Européens n'avaient pas hésité, il y a un peu plus de deux ans, à vertement critiquer le choix d'un protégé de la Maison Blanche, Paul Wolfowitz, pour diriger la Banque Mondiale, il semble qu'ils ne s'opposeront pas cette fois-ci à ce que le choix soit, comme le veut la coutume, une fois de plus américain.

Il faut dire que les Européens tiennent leur revanche. Eux qui de prime abord mettaient en doute les qualités de gestionnaire de Paul Wolfowitz, dont les dons de visionnaire n'avaient pas, et pour cause, convaincu dans la guerre en Irak, n'ont eu quasiment qu'à attendre que la pomme pourrisse et tombe de l'arbre.

Emberlificoté dans une affaire de largesses excessives dans l'opération de promotion de sa compagne, qui avait quitté la Banque Mondiale (ne dit-on pas qu'à son nouveau poste au département d'Etat, elle gagnait plus que sa patronne, Codoleeza Rice ?), Paul Wolfowitz a annoncé sa démission jeudi soir dernier.

Reste donc maintenant à lui trouver un successeur. Certes, les Européens ont décidé d'opter pour le profil bas. Ils auraient en fait passé un accord avec les autorités américaines : du moment que Wolfowitz démissionne, ils ne revendiqueront pas d'avoir leur mot à dire dans une nouvelle nomination. Mais ils estiment que si la Maison Blanche veut redorer son blason dans ce domaine, elle doit procéder à de larges consultations, auprès des membres de la Banque Mondiale.

Les noms circulent déjà. Avant même la fin du mandat calamiteux de l'ancien faucon de l'administration Bush, certains circulaient, allant du britannique Tony Blair, qui vient de démissionner de son poste de Premier ministre, à Kemal Dervis, actuel patron du Pnud, agence de développement des Nations Unies, et ancien ministre des Finances turc.

Depuis deux jours, cependant, les rumeurs se concentrent sur trois noms : celui de Robert Zoellick, ancien représentant au Commerce américain, Robert Kimmitt, sous-secrétaire d'Etat au Trésor américain, ou encore Allan Hubbard, directeur du conseil économique national à la Maison Blanche. Bref, que des Américains acquis à la cause de la Maison Blanche.....