Les analystes doutent du succès d'une OPA de Sacyr sur Eiffage

La décision de l'Autorité des Marchés Financiers d'imposer à Sacyr de lancer sur Eiffage une offre en numéraire, et non plus par échange de titres, pose le problème du financement. Le titre Sacyr fléchit de 5,4% à la Bourse de Madrid tandis que le titre Eiffage est stable à Paris.

Après la sanction de l'AMF (l'Autorité des Marchés Financiers), la sanction boursière. Ce mercredi midi, l'action Sacyr flanche de 5,43%, alors que le titre Eiffage est stable (-0,18% à 105,19 euros). Hier, l'Autorité des marchés financiers a décrété que le groupe espagnol Sacyr avait agi de concert avec d'autres investisseurs espagnols, lors de sa montée dans le capital du groupe de construction français Eiffage. Voilà donc Sacyr, actionnaire d'Eiffage à hauteur de 33,32 %, contraint de lancer une offre publique d'achat (OPA), et non plus une OPE (offre publique d'échange) sur ce dernier. Ainsi que sur la société d'autoroutes APRR, filiale d'Eiffage.

Mais Sacyr en a-t-il les moyens? "Le risque maximum est que Sacyr ne puisse pas suivre financièrement la décision de l'AMF et négocie avec le régulateur son retrait du capital d'Eiffage", écrit Alain Ourvoy, analyste chez Natexis Bleichroeder. De fait, Sacyr devra lancer une OPA à un prix au moins équivalent au cours maximum auquel les membres du concert ont acquis des titres Eiffage sur le marché, soit 127,29 euros par action. Un prix qui valorise Eiffage à près de 12 milliards d'euros, alors que la capitalisation boursière de Sacyr se limite à 9,5 milliards.

Et quand bien même Sacyr serait en mesure de financer l'OPA, le succès de cette opération est incertain. "Un rachat d'Eiffage par Sacyr fait sens sur le plan stratégique mais il sera très problématique, compte tenu de la forte opposition d'Eiffage à Sacyr et du soutien implicite du gouvernement français (à Eiffage)", explique dans une note Marta Olba, analyste chez Banesto Bolssa.

Autre information du jour: Grupo Rayet, l'un des actionnaires espagnols d'Eiffage, a été débouté en appel de son référé contre ce dernier. Le 1er juin dernier, le tribunal de commerce de Nanterre avait débouté le groupe espagnol, qui détient 4,1% d'Eiffage, de sa procédure en référé initiée contre Eiffage. Grupo Rayet y réclamait la "suspension des effets" de la dernière assemblée générale.

La Cour d'appel de Versailles a donc confirmé la décision du tribunal de commerce, et condamné Grupo Rayet à verser à Eiffage 6.000 euros de dédommagements, en plus des 5.000 auxquels il avait été condamné le 1er juin. Le groupe espagnol devra en outre payer 6.000 euros à la société par actions simplifiées Eiffaime, qui regroupe les cadres actionnaires d'Eiffage.

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