Le moral des ménages français à son plus haut historique

L'indicateur de confiance des ménages s'est établi en mai à -14, c'est à dire son plus haut niveau historique, contre -20 en avril et -19 attendu par les économistes. La consommation devrait rebondir en mai.

Election présidentielle, amélioration du marché de l'emploi: les Français y croient. Le moral des ménages a connu une très nette embellie en mai, l'indicateur qui le mesure s'établissant à -14, son plus haut niveau depuis que la série de l'Insee existe sous sa forme actuelle (c'est-à-dire depuis la fin de 2003), après -20 en avril et -22 en mars. La nouvelle est d'autant plus appréciable que les économistes s'attendaient à une amélioration bien moins marquée à -19.

"Alors que Nicolas Sarkozy a souvent été présenté comme le candidat des entreprises et qui faisait peur aux particuliers, les enquêtes de conjoncture de l'Insee semblent indiquer le contraire", relève Marc Touati, chez ACDE.

En mai, quasiment tous les soldes d'opinion des ménages "évoluent très favorablement", note l'Institut de la statistique et des études économiques (Insee). L'amélioration la plus notable concerne l'opinion des ménages sur les perspectives d'évolution du niveau de vie en France, avec un solde d'opinion qui s'améliore de 15 points à -2.

"Au-delà de l'état de grâce classique qui suit toute élection présidentielle, il se trouve que, dans le cas présent, les Français ont voté massivement et que Nicolas Sarkozy a gagné nettement. Il a composé un gouvernement d'ouverture. Les ménages ont donc l'impression de s'y retrouver", indique Nicolas Bouzou, économiste chez Asterès.

Par ailleurs le taux de chômage a poursuivi sa décrue, à 8,2% en avril et le nombre des demandeurs d'emploi frôle les deux millions de personnes. En ce qui concerne l'évolution du chômage dans les douze prochains mois, les ménages sont de nouveau nettement plus optimistes avec un solde qui s'améliore de 17 points.

Les ménages sont aussi plus nombreux à penser que le niveau de vie en France s'est amélioré au cours des derniers mois. Comme le mois précédent, les soldes sur la situation financière passée et future des ménages progressent. Les ménages sont notamment beaucoup plus optimistes sur les perspectives d'évolution de leur situation financière (solde qui remonte à 6 en mai après 0 en avril).

"La consommation domestique a été une importante contribution à la croissance au premier trimestre, mais les dépenses des ménages ont reculé de 0,3% en avril. Compte tenu de ce bond de la confiance, la consommation devrait grimper au mois de mai", indique Stuart Bennett, économiste chez Calyon.

"L'élection de Jacques Chirac en 1995 avait été suivie d'une remontée de la confiance des consommateurs en mai et en juin, entraînant un boom de la consommation en juin de 6,8% sur un mois", note de son côté Nicolas Bouzou. Une nuance toutefois: seule l'opinion des ménages sur l'opportunité d'effectuer des achats importants n'évolue pas. Le rebond de la consommation ne sera sans doute pas aussi spectaculaire qu'en 1995.

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